Des cellules immunitaires modifiées ont permis à 15 personnes souffrant de maladies auto-immunes, « autrefois invalidantes », de « retrouver une nouvelle vie, sans symptômes ni traitements nouveaux ». Depuis le traitement par cellules CAR-T [1], les participants « n’ont plus ou presque plus » de symptômes. Les premiers ont été traités il y a plus de deux ans. Ces résultats ont été présentées le 9 décembre lors de la réunion de l’American Society of Hematology à San Diego.
Le premier participant à tester cette thérapie était une jeune femme souffrant de lupus érythémateux disséminé. La méthode a ensuite été utilisée pour traiter deux autres maladies auto-immunes : la sclérodermie systémique et la myosite inflammatoire idiopathique. Au début du mois, des chercheurs se sont attaqués à une quatrième maladie auto-immune : la myasthénie grave.
A ce stade, cependant, on ne sait pas exactement dans quelle mesure ces succès thérapeutiques sont dus à la thérapie CAR-T, ou à la chimiothérapie nécessaire dans le cadre traitement. Cette chimiothérapie aurait en effet pu contribuer à éliminer les lymphocytes B nocifs, indique Marco Ruella, oncologue à l’Université de Pennsylvanie à Philadelphie.
Pour Marcela Maus, qui conçoit des thérapies CAR-T contre le cancer au Massachusetts General Hospital de Boston, « nous n’en sommes qu’au début » (cf. Cellules CAR-T : du traitement du cancer au lupus ?).
[1] Les lymphocytes T sont prélevés sur la personne malade, puis modifiés génétiquement pour produire des protéines appelées récepteurs antigéniques chimériques (CAR). Ils sont ensuite réintroduits dans l’organisme. Dans de nombreuses thérapies, les lymphocytes T sont conçus pour reconnaître une protéine fabriquée par les lymphocytes B, ce qui permet de traiter les cancers.
Source : Nature, Heidi Ledford (12/12/2023)