Une thérapie cellulaire par cellules CAR-T [1] utilisée pour traiter le cancer a été « réorientée » vers le traitement du lupus (cf. Cellules CAR-T et leucémie : des résultats encourageants sur le long terme). Le lupus est une maladie auto-immune qui peut provoquer des lésions articulaires, rénales et cardiaques.
Cinq patients ont été traités avec succès. Ils sont en rémission. Le premier patient a débuté la thérapie il y a 17 mois. Ils ont été suivis pendant 8 mois en moyenne. L’approche consiste à prélever un échantillon de cellules immunitaires dans le sang du patient, à les modifier génétiquement en laboratoire pour qu’elles attaquent les lymphocytes B, puis à les réinjecter dans le sang de l’individu.
« C’est du jamais vu », estime Chris Wincup, rhumatologue au King’s College de Londres, qui n’a pas participé à l’étude. Mais il s’agit d’un petit nombre de patients, rappelle-t-il. Et « il est trop tôt pour savoir combien de temps ces rémissions vont durer », tempère de son côté Georg Schett, rhumatologue à l’université d’Erlangen-Nuremberg en Allemagne, qui fait partie de l’équipe de chercheurs ayant mené cette étude. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Nature Medicine.
Selon le scientifique, ces résultats indiquent que les cellules CAR-T pourraient également être utilisées pour lutter contre d’autres maladies auto-immunes provoquées par des anticorps, comme la sclérose en plaques.
[1] Les cellules CAR-T sont des lymphocytes T du patient génétiquement modifiés in vitro.
Source : New Scientist, Clare Wilson (15/09/2022)