Luxembourg : un plan national pour améliorer la prise en charge de la fin de vie

5 Sep, 2023

Au Luxembourg, un plan national sur la fin de vie et les soins palliatifs a été présenté pour mieux accompagner les patients. Prévu sur trois ans, il comprend sept axes.

Un « accompagnement respectueux » et des « soins de qualité »

Pour la ministre de la Santé, Paulette Lenert (LSAP), le plan national est « une avancée significative ». « Nous souhaitons garantir que chaque personne, ainsi que sa famille, bénéficie d’un accompagnement respectueux, de soins de qualité et de la possibilité de faire des choix éclairés en matière de fin de vie » a-t-elle précisé (cf. En fin de vie, accompagner avec « bientraitance »).

Le plan était déjà prévu dans l’accord de coalition de 2018, mais il été retardé en raison de la crise du Covid. Le Gouvernement s’est d’ores et déjà engagé à le suivre et à adapter la législation.

« Briser les tabous entourant la fin de vie et la mort »

L’objectif principal du plan est d’informer « pour briser les tabous entourant la fin de vie et la mort », mais aussi d’ « informer le public sur les droits des patients et les ressources disponibles en matière de soins palliatifs » comme de fin de vie (cf. Soins palliatifs : La SFAP lance une campagne d’information).

« On constate souvent que les familles sont perdues dans ces moments-là et ne sont pas d’accord sur les décisions à prendre » relève le docteur Jean-Claude Schmit qui a présidé les travaux du comité de rédaction. Le ministre de la Famille et de l’Intégration, Max Hahn (DP), ajoute qu’« il faut aborder le sujet et en parler en couple, en famille, et pas seulement lorsqu’il est peut-être déjà trop tard, mais suffisamment tôt pour que l’on sache ensuite, la conscience tranquille, que si quelque chose devait arriver, la fin de vie serait réglée » .

Une semaine de sensibilisation, une brochure intitulée « Ma volonté en fin de vie », détaillant toutes les options possibles, sont notamment prévues. En outre, le plan prévoit d’inciter à désigner en amont une personne de confiance.

Former les professionnels

La mise en place de programmes de formation pour les professionnels de la santé est également prévue afin d’améliorer leurs compétences, et de garantir une prise en charge de qualité. « Lors des études de médecine, la fin de vie est abordée peut-être une heure à peine, ce qui est bien sûr insuffisant » regrettent actuellement les soignants (cf. Fin de vie : Les soins palliatifs, « parent pauvre de la médecine »).

La création de groupes de parole est également évoquée pour soulager émotionnellement les professionnels.

Le plan insiste aussi sur l’amélioration de la coordination entre les différents acteurs de la santé afin d’optimiser les prises en charge.

Actuellement, la prise en charge de la fin de vie proposée dans les différentes structures et milieux n’est pas gérée de la même façon par tous les prestataires. Selon les experts, il est donc urgent d’harmoniser les règles en vigueur.

Garantir la prise en charge de la douleur

Afin de garantir un soulagement efficace de la douleur et de ses symptômes, le plan propose par ailleurs de faciliter l’accès aux principaux médicaments utilisés pour les soins palliatifs ou la fin de vie.

Le développement de soins palliatifs pédiatriques est aussi prévu (cf. Fin de vie : « Les soins palliatifs pour les enfants sont souvent occultés »). Les rédacteurs du plan proposent ainsi la mise en place d’une équipe mobile permettant d’assurer les soins nécessaires au plus près de l’enfant. Ils prônent également un accompagnement sur le long terme pour les jeunes atteints de maladie rare ou de handicap, mais aussi la création d’une maison de répit pour offrir un soutien aux familles.

Faciliter les euthanasies ?

Alors que l’euthanasie et le suicide assisté sont autorisés depuis 2009, l’an dernier, 34 euthanasies ont été pratiquées au Luxembourg, un « record » depuis sa dépénalisation (cf. Luxembourg : une hausse des cas d’euthanasies entre 2021 et 2022).

Le comité de rédaction considère toutefois que trop peu de médecins acceptent actuellement de pratiquer l’euthanasie. Il propose de simplifier les démarches pour faciliter le transfert de la demande du patient en cas de refus d’un praticien.

 

Sources : Virgule, Mélodie Mouzon (01/09/2023) ; Le quotidien, Christelle Brucker (01/09/2023)

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