« On va tous y passer un jour. Alors autant que ça se passe dans de bonnes conditions ! » La Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP) lance une campagne d’information mardi 15 février. Elle doit s’étendre jusqu’au mois de juin.
« Connivence et ton direct pour ne pas faire l’autruche face à la mort » ont été choisis pour cette campagne. Son objectif est de « faire connaître les soins palliatifs, rappeler qu’ils sont accessibles à tout type de patients, englobent toutes les dimensions du soin (physique, psychologique, sociale, spirituelle…), prennent en compte les proches ». Et « qu’ils ne sont pas des mouroirs, mais des lieux de vie, jusqu’au bout ».
De la méconnaissance aux confusions
« Le grand public ne sait pas bien en quoi consiste notre travail », regrette Claire Fourcade, la présidente de la SFAP. Et « de cette ignorance naissent des confusions », par exemple entre soins palliatifs et euthanasie.
Un constat partagé par Erwan Le Morhedec, avocat et auteur du livre Fin de vie en République. « Les pouvoirs publics n’ont jamais fait de communication digne de ce nom sur le sujet », estime-t-il. « Dès lors, c’est facile pour les politiques de répéter depuis des années, de sondages en sondages, de rapports en rapports, que les soins palliatifs sont mal connus, si rien n’est fait pour les faire connaître. »
Mais « on aura beau faire toutes les campagnes du monde et réussir à convaincre que les soins palliatifs sont salutaires, comment rendre leur accès effectif et égalitaire s’il y a un manque de financement et de personnel ? », souligne le sociologue Tanguy Châtel (cf. Cinquième plan pour les soins palliatifs : des ambitions, peu de moyens). « L’État doit prendre ses responsabilités. »
Source : La Croix, Alice Le Dréau (15/02/2022) – Photo : iStock