L’euthanasie devient « une option de fin de vie » au Canada

Publié le 16 Juil, 2021

L’”aide médicale à mourir” a été légalisée en 2016, au Canada. Les euthanasies sont en constante augmentation. Selon le rapport publié pour l’année 2020, elles ont concerné 7 595 personnes, soit 34% de plus qu’en 2019 (cf. Canada : Près de 7600 personnes ont recouru à l’euthanasie en 2020). Ce qui représente 2,5 % des décès comptabilisés. Ce chiffre est aussi à comparer avec les 1018 euthanasies pratiquées en 2016. Alors que 48% des euthanasies ont lieu en maison de repos ou dans les résidences, leur nombre diminue à l’hôpital. L’Institut européen de bioéthique souligne la « pression toujours plus forte » subie par les résidences pour y faire accepter l’euthanasie comme « une véritable option de fin de vie » (Cf. Canada : Une maison de repos pour personnes en fin de vie sanctionnée faute de ne pas proposer l’euthanasie ; En Belgique et au Canada, l’euthanasie imposée aux centres de santé).

La douleur n’est plus « le critère de souffrance prédominant »

L’”aide médicale à mourir” est soumise à plusieurs conditions prévues par la loi de 2016 (Cf. Au Canada, nouvel assouplissement des conditions d’accès à l’aide médicale à mourir). En effet, le patient doit être atteint « d’une maladie ou d’un handicap grave et incurable ». Et « sa souffrance physique ou psychologique » doit être « intolérable ». Il s’agit là plus de « la perte de la capacité à participer à des activités significatives », que de douleur. 36% des personnes euthanasiées ont fait part d’une « souffrance de se sentir une charge pour la famille, les aidants ou les amis ». Ainsi, la douleur n’est plus « le critère de souffrance prédominant ». Pourtant l’Institut européen de bioéthique indique que « la moitié des patients qui ont retiré leur demande de l’euthanasie l’ont fait parce que les mesures palliatives les ont suffisamment soulagés ». Enfin, il était aussi exigé jusqu’en mars 2021 que « le décès du malade soit raisonnablement prévisible ». 28% des demandes d’euthanasies ont été rejetées en 2020, faute de remplir ce critère.

La fin du critère de fin de vie

Cependant, la loi de 2016 a été modifiée sur ce point, par une nouvelle loi, votée en février 2021, par le Parlement fédéral. (Cf. Euthanasie au Canada : mise en place de nouveaux élargissements). En effet, depuis son entrée en vigueur le 17 mars 2021, le critère de la fin de vie est supprimé. « En pratique, cet élargissement signifie qu’une personne physiquement handicapée ou atteinte d’une maladie chronique non terminale est désormais éligible à l’euthanasie. » Et l’Institut européen de bioéthique souligne qu’« on peut donc s’attendre à un recours d’autant plus croissant à l’euthanasie au Canada à partir de l’année 2021, à cause de cet élargissement. » De même, la loi de 2021 supprime le délai de réflexion de 10 jours, qui devait être respecté entre la demande et la mise en œuvre de l’euthanasie, si « la mort naturelle est raisonnablement prévisible ».

Source : Institut européen de bioéthique, Au Canada, l’euthanasie toujours plus acceptée comme “option de fin de vie”, C. du Bus (14/07/2021) – Photo : Pixabay

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