Le « lait humain », aussi bon que le lait maternel ?

Publié le 19 Fév, 2024

Selon le directeur médical de l’University Hospitals Sussex NHS Foundation Trust, « il existe des preuves claires et sans équivoque que le lait humain est un aliment idéal pour les nourrissons », faisant ainsi référence à la fois au lait maternel et à la « lactation induite »[1] chez des femmes transgenres [2]. Cette déclaration a été faite dans une lettre envoyée au nom du directeur général en réponse à la plainte d’un groupe militant concernant les politiques de l’établissement en matière d’égalité des sexes. Il y défend également le terme de « lait humain » « censé être neutre » et qui « n’est pas sexiste ».

Des études scientifiques ?

Pour étayer son propos, le directeur affirme que « les preuves disponibles démontrent que le lait [des femmes transgenres] est comparable à celui produit après la naissance d’un bébé [chez des femmes biologiques] », mentionnant une étude scientifique de cinq mois réalisée en 2022. Cette recherche a mesuré « les concentrations de testostérone dans le lait des nourrissons » et n’a identifié « aucun effet secondaire observable chez les bébés » nourris par des femmes transgenres.

Au contraire, des experts déplorent que le manque d’études empêche de tirer des conclusions sur d’éventuels effets secondaires de la lactation induite. « Il y a eu très peu de publications et la grande majorité d’entre elles n’ont pas examiné ce qui se trouve dans le lait lui-même. »

Des nourrissons « cobayes » ?

« Les bébés ne peuvent pas servir de cobayes pour le choix de vie de quelqu’un », dénonce la députée travailliste Rosie Duffield. En outre, elle estime que « l’utilisation par le NHS Trust du terme “lait humain” pour désigner le lait des mères et des femmes transgenres risque d’effacer les femmes ».

Le University Hospitals Sussex Trust est membre du programme « Diversity Champions » de Stonewall. Il a admis que sa politique découlait des conseils d’« organisations externes », mais a refusé de préciser lesquelles (cf. Des militants trans dans un groupe de travail de la HAS ?).

 

[1] Obtenue par un traitement susceptible de « provoquer des problèmes cardiaques ». Le résultat produit « très peu de lait », « à peine assez pour une tétée par jour » (cf. Allaitement transgenre : quid d’un lait aux hormones ?)

[2] Des personnes nées hommes et ayant effectué une transition

Sources : Daily mail, Anna Mikhailova (17/02/2024) ; TVA nouvelles (18/02/2024)

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