Des chercheurs ont constaté l’apparition de mutations cancéreuses lors des phases de prolifération et de différenciation de cellules souches pluripotentes humaines.
En effet, les cellules souches pluripotentes humaines sont dotées d’une « une capacité de prolifération apparemment infinie ». Toutefois, elles peuvent au cours de ce processus « acquérir des aberrations génétiques leur conférant un avantage sélectif dans les conditions de culture ». Les scientifiques ont publié leur étude dans la revue Nature Biotechnology [1].
Les scientifiques ont analysé « plus de 2 200 échantillons provenant de plus de 140 lignées de cellules souches pluripotentes humaines différentes », afin d’identifier « l’abondance et la gravité de ces mutations cancéreuses acquises in vitro »[2]. Ils ont observé que « 22% des échantillons analysés semblaient présenter au moins une mutation liée au cancer, et qu’au moins 70 % d’entre elles avaient été acquises au cours de leur multiplication in vitro ».
Des mutations acquises au cours de la phase de différenciation, « bien que rares », ont pu aussi être constatées. Elle « nécessitent donc la surveillance du produit final issu du protocole de différenciation », jugent les chercheurs (cf. iPS : vers une thérapie cellulaire pour la maladie de Parkinson ?).
[1] Elyad Lezmi et al, High prevalence of acquired cancer-related mutations in 146 human pluripotent stem cell lines and their differentiated derivatives, Nature Biotechnology (2024). DOI: 10.1038/s41587-023-02090-2
[2] Les chercheurs ont en particulier étudié le gène P53, « le gène suppresseur de tumeur le plus connu dans les cancers humains ». « Une analyse plus approfondie des mutations a révélé la similitude des mutations acquises avec celles qui apparaissent dans les tumeurs des patients. Ces mutations entraînent un retard dans la sortie de la pluripotence des cellules souches et dans leur différenciation en cellules somatiques. »
Source : Phys.org, Hebrew University of Jerusalem (16/01/2024)
