Des chercheurs suédois ont mis au point un micro-dispositif destiné à être implanté dans l’œil, ce qui pourrait ouvrir « de nouvelles perspectives pour traiter le diabète et d’autres maladies par des thérapies cellulaires ».
Destiné à encapsuler des cellules pancréatiques productrices d’insuline et des capteurs électroniques, le dispositif imprimé en 3D a été mis au point par une équipe de l’Institut royal de technologie KTH et du Karolinska Institutet. Les chercheurs ont publié les résultats de leurs travaux dans la revue Advanced Materials [1].
« L’œil est idéal pour cette technologie »
Anna Herland, maître de conférences de KTH et du Karolinska Institutet, explique que « l’œil est idéal pour cette technologie car il ne contient pas de cellules immunitaires réagissant négativement lors de la première étape de l’implantation ». En outre, « sa transparence permet une étude visuelle et microscopique de l’évolution de l’implant au fil du temps ». « L’œil est notre seule fenêtre sur le corps, et il est privilégié en termes immunitaires », résume la scientifique.
Le dispositif est conçu comme « un coin d’environ 240 micromètres de long », ce qui permet de fixer mécaniquement la structure à l’angle entre l’iris et la cornée, dans la chambre antérieure de l’œil.
Testé sur la souris, le dispositif a conservé sa position « pendant plusieurs mois », et les « mini-organes » qu’il contenait se sont « rapidement intégrés aux vaisseaux sanguins de l’animal hôte et ont fonctionné normalement ».
Vers un traitement du diabète ?
« Le système actuel est unique et constituera, entre autres, la base de nos travaux visant à développer un microsystème intégré pour étudier la fonction et la survie des îlots de Langerhans [2] dans la chambre antérieure de l’œil », explique Per-Olof Berggren, professeur d’endocrinologie expérimentale au Karolinska Institutet. « La transplantation d’îlots de Langerhans dans la chambre antérieure de l’œil chez l’homme fait l’objet d’essais cliniques chez les patients atteints de diabète », précise-t-il.
Il s’agit d’un « premier pas vers des microdispositifs médicaux avancés qui peuvent à la fois localiser et surveiller la fonction de greffons cellulaires », affirme Anna Herland. « Notre conception permettra à l’avenir l’intégration et l’utilisation de fonctions plus avancées, telles que l’électronique intégrée ou la libération de médicaments ».
[1] Hanie Kavand et al, 3D‐Printed Biohybrid Microstructures Enable Transplantation and Vascularization of Microtissues in the Anterior Chamber of the Eye, Advanced Materials (2023). DOI: 10.1002/adma.202306686
[2] îlots pancréatiques
Source : Medical Xpress, KTH Royal Institute of Technology (18/10/2023)