Des chercheurs du Wellcome-MRC Institute of Metabolic Science de l’université de Cambridge ont testé « avec succès » un pancréas artificiel destiné aux patients atteints de diabète de type 2[1]. Leurs résultats ont été publiés dans la revue Nature Medicine[2]
Le dispositif combine un moniteur de glucose et une pompe à insuline, disponibles dans le commerce, avec une application développée par l’équipe, appelée CamAPS HX. Cette application est gérée par un algorithme qui prédit la quantité d’insuline nécessaire pour maintenir le taux de glucose dans la fourchette cible.
L’essai a porté sur 26 patients. Le système a permis de « doubler la durée pendant laquelle les patients se situent dans la fourchette cible de glycémie par rapport au traitement standard, et de réduire de moitié la durée des épisodes de glycémie élevée ». Aucun n’a souffert d’hypoglycémie sévère. Un patient a toutefois dû être admis à l’hôpital, en raison d’un abcès au niveau de la canule de la pompe.
Un système « entièrement automatique »
On estime qu’environ 415 millions de personnes dans le monde vivent avec un diabète de type 2. Les chercheurs avaient déjà montré qu’un pancréas artificiel, géré par un algorithme similaire, est « efficace » pour les patients atteints de diabète de type 1, des adultes aux très jeunes enfants (cf. Diabeloop, premier pancréas artificiel français). Ils ont également testé avec succès le dispositif chez des patients atteints de diabète de type 2 qui doivent subir une dialyse rénale. Ces travaux constituent « le premier essai du dispositif dans une population plus large vivant avec un diabète de type 2 (ne nécessitant pas de dialyse rénale) ».
Contrairement au pancréas artificiel utilisé pour le diabète de type 1, cette nouvelle version est un système « en boucle entièrement fermée ». Alors que les patients atteints de diabète de type 1 doivent « informer » leur pancréas artificiel (par exemple qu’ils sont sur le point de manger) pour permettre l’ajustement de l’insuline, avec cette version, ils peuvent laisser le dispositif fonctionner de manière « entièrement automatique ».
A présent, les chercheurs envisagent une étude multicentrique « de plus grande envergure ». Ils ont en outre soumis le dispositif à l’approbation des autorités réglementaires en vue de le commercialiser.
[1] Le diabète de type 2 entraîne un taux de glucose trop élevé. Normalement, la glycémie est contrôlée par la libération d’insuline, mais dans le cas du diabète de type 2, la production d’insuline est perturbée. Avec le temps, cela peut entraîner de graves problèmes, notamment des lésions oculaires, rénales et nerveuses et des maladies cardiaques.
[2] Fully automated closed-loop insulin delivery in adults with type 2 diabetes: an open-label, single-centre randomised crossover trial, Nature Medicine (2023). DOI: 10.1038/s41591-022-02144-z
Source : Medical Xpress, University of Cambridge (11/01/2023)