Développé en France depuis 2011 par le Centre d’études et de recherches pour l’intensification du traitement du diabète (CERITD) en collaboration avec le Leti, un des instituts de recherche avancée du CEA-tech, leader mondial en micro et nanotechnologies, le premier dispositif français de pancréas artificiel a été baptisé Diabeloop. Celui-ci pourrait, dès 2019, bénéficier aux diabétiques de type 1 qui ne parviennent pas à équilibrer leur glycémie.
La France entre donc sur ce marché évalué à plusieurs centaines de millions de dollars par an, où « plusieurs systèmes sont annoncés mais aucun n’est commercialisé ».
Avec le développement depuis les années 2000 des premiers capteurs de la glycémie en continu, et en parallèle, de pompes capables de délivrer un flot minimal continu et ajustable d’insuline, il ne restait plus qu’à ajouter une intelligence artificielle capable de déduire à partir des glycémies relevées par le capteur la dose d’insuline à libérer. C’est en cours. Après les ordinateurs, puis les Smartphones, qui indiquent au malade comment régler le débit de sa pompe, « désormais l’ambition est de se passer de l’intervention humaine en laissant le capteur, l’intelligence artificielle et la pompe à insuline, dialoguer ensemble ». En effet, « l’algorithme complexe mis au point par Leti permet de doter le dispositif d’une intelligence artificielle, qui décide de la dose d’insuline et commande la pompe à la place du patient ». « Ou presque », nuance Erik Huneker, directeur général de Diabeloop, puisque le patient doit « renseigner la machine vingt minutes à l’avance s’il prévoit un repas ou une activité physique ».
« Capteur, pompe, algorithme, ce sont les trois éléments du pancréas artificiel », résume donc le docteur Guillaume Charpentier, président du Centre d’études et de recherches pour l’intensification du traitement du diabète (Ceritd) et président de la société Diabeloop.
Pour l’instant, le pancréas de Diabeloop, qui se distingue de ses concurrents étrangers par un service à distance, a été évalué avec succès sur quinze patients pendants trois jours. Trente-six vont entrer cette année dans des essais cliniques hors hôpital, et en 2017 cent patients seront suivis pendant trois mois à domicile avant la commercialisation du système prévue à la fin de l’année.
Le Figaro, Le Quotidien du médecin (08/03/2016)