Dans une tribune parue dans le Journal du Dimanche le 29 avril, 32 personnalités, journalistes, avocats et entrepreneurs demandent la création d’un congé pour les femmes qui ont recours à l’IVG.
Une question économique ?
Alors qu’une proposition de loi visant à favoriser l’accompagnement des couples confrontés à une fausse couche doit être discutée le 4 mai en séance publique au Sénat (cf. Fausses couches : la proposition de loi votée à l’unanimité, Fausses couches : accompagner psychologiquement la perte d’un enfant), ils inscrivent leur requête dans la suite de mesures prises par certaines entreprises comme Carrefour pour offrir à leurs employées un congé en cas de fausse couche. L’objectif étant que les femmes ayant subi une fausse couche ne soient pas « pénalisées financièrement par la perte de salaire impliquée par la pose d’un arrêt maladie, en déjouant le délai de trois jours de carence non payés » (cf. Fausses-couches : reconnaître la douleur de la perte d’un enfant non né).
Invoquant, une fois encore, un « droit fondamental », ces 32 personnalités voudraient que « [leurs] filles et petites-filles puissent avorter sans honte ni perte de salaire » (cf. « L’avortement n’est pas un droit. Il demeure une dérogation au respect de la vie. »). Mais à l’heure où un projet de loi sur la constitutionnalisation de l’avortement devrait être présenté par le gouvernement prochainement (cf. Avortement dans la Constitution : un projet de loi en préparation), est-il vraiment question de honte ? Ne s’agirait-il pas plutôt de reconnaître qu’avorter est loin d’être un acte anodin ? A Boston, les employés de la ville peuvent demander jusqu’à 12 semaines de congés payés après un avortement. Les hommes comme les femmes (cf. A Boston, 12 semaines de congés payés après un avortement).
Des motivations « écologiques » ?
Après avoir invoqué « [leurs] filles et petites-filles », les signataires de la tribune estiment que « l’exclusion de l’avortement volontaire de ce nouveau congé ouvert spécifiquement aux interruptions spontanées de grossesse en dit long sur la politique nataliste française, à mille lieues des préoccupations écologiques portées par la génération Z, qui revoit son ambition en matière de parentalité ».
Après avoir été invoqué comme un « droit », l’avortement deviendrait-il désormais une injonction écologique ?