iPS : des avancées pour la maladie de Parkinson

Publié le 20 Juil, 2023

Des scientifiques du Scripps Research Institute et de l’université de Cardiff ont utilisé des cellules iPS fabriquées à partir des cellules de la peau de deux personnes atteintes de la maladie de Parkinson pour produire de « jeunes neurones » qui ont ensuite été transplantés dans un rat atteint de la maladie (cf. Des neurones humains implantés dans le cerveau de ratons). Ils se sont servis du modèle animal pour « déterminer exactement » à quel stade de développement les neurones dérivés des iPS devraient être transplantés afin de devenir des « neurones matures » capables d’inverser les signes de la maladie. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Stem Cells and Development [1].

Privilégier la greffe de précurseurs précoces

Les chercheurs ont comparé des progéniteurs [2] de neurones à deux stades différents. Tous pouvaient être greffés avec succès dans le cerveau. Cependant, seuls les « précurseurs précoces » permettaient d’inverser les symptômes de la maladie de Parkinson. En effet, les cellules les plus jeunes étaient mieux à même de se connecter à d’autres neurones.

« A ce stade précoce, les cellules sont prêtes à devenir des neurones et, lorsqu’elles sont introduites dans le cerveau, elles reçoivent les signaux qui leur permettent d’activer ces gènes et d’achever leur développement. Cela leur permet d’établir des connexions avec l’hôte », explique Mariah Lelos, de l’université de Cardiff et co-auteur de l’étude. « S’ils sont plus avancés dans leur développement, ils ne répondent plus à ces signaux initiaux de développement ».

Eviter les rejets

Cette approche, appelée thérapie autologue, « élimine le besoin d’immunosuppression » en transplantant les cellules du patient lui-même. Selon Jeanne Loring, professeur émérite et directrice du Center for Regenerative Medicine du Scripps Research Institute et cofondatrice d’Aspen Neuroscience Inc., ces résultats nous confortent dans l’idée que ce type de thérapie est possible pour la maladie de Parkinson. Les essais actuels de thérapies cellulaires visant à remplacer les neurones producteurs de dopamine utilisent des cellules provenant d’un laboratoire ou d’un donneur.

Ces résultats pourraient également être utiles aux chercheurs qui utilisent les cellules iPS pour développer des thérapies pour d’autres maladies, notamment la maladie de Huntington, la dégénérescence maculaire liée à l’âge et l’insuffisance cardiaque.

Actuellement il n’existe actuellement aucun traitement curatif de la maladie de Parkinson. Près de 90 000 personnes reçoivent ce diagnostic chaque année, et 10 millions de personnes dans le monde vivent avec cette pathologie.

 

[1] Rachel Hills et al, Neurite Outgrowth and Gene Expression Profile Correlate with Efficacy of Human Induced Pluripotent Stem Cell-Derived Dopamine Neuron Grafts, Stem Cells and Development (2023). DOI: 10.1089/scd.2023.0043

[2] Une cellule progénitrice est une cellule issue d’une cellule souche multipotente, qui ne présente pas encore de signe de différenciation mais qui, après trois ou quatre divisions, donne naissance à une ou plusieurs lignées cellulaires.

Source : Medical Xpress, The Scripps Research Institute (19/07/2023)

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