Selon une étude pré-publiée fin mars sur le serveur bioRxiv [1], les bloqueurs de puberté peuvent provoquer des problèmes de fertilité « irréversibles » chez les garçons. Pour arriver à cette conclusion, onze scientifiques de la Mayo Clinic, basée à Rochester, ont analysé les cellules testiculaires de garçons, âgés de 17 ans ou moins, qui avaient pris des bloqueurs de puberté pendant une période allant de 3 à 52 mois, et les ont comparées aux cellules d’un groupe témoin qui n’avait pas pris de bloqueurs (cf. Enfants « trans » : des études, des faits). Parmi les 87 patients inclus dans l’étude, 16 garçons se déclaraient du sexe opposé et 9 d’entre eux prenaient des bloqueurs de puberté (cf. Bloqueurs de puberté : un effet souvent négatif sur la santé mentale des adolescents).
Des preuves « sans précédent »
« Nous fournissons des preuves histologiques sans précédent qui révèlent des réactions néfastes des glandes sexuelles testiculaires pédiatriques à ces traitements », affirment les auteurs de l’étude. Ils ont en effet observé « une atrophie légère à sévère des glandes sexuelles chez les enfants traités par des bloqueurs de puberté ». Un garçon de 12 ans, sous traitement depuis 14 mois, avait « près de 60% de ses glandes sexuelles “complètement atrophiées” ». Deux patients présentaient des caractéristiques anormales au niveau des testicules observables lors d’un examen physique
Les scientifiques ont en outre constaté l’apparition de microlithiases, c’est-à-dire de petits amas de calcium dans les testicules. Or une autre étude de la Mayo Clinic a associé ce phénomène à un risque accru du cancer des testicules.
Une nouvelle alarme
Les chercheurs tirent la sonnette d’alarme alors que le site web de la clinique soutient encore que les bloqueurs ne font que « mettre en pause » la puberté sans provoquer de changements physiques permanents. « A notre connaissance, aucune étude rigoureuse n’a été réalisée sur le blocage prolongé de la puberté dans les populations pédiatriques et ses conséquences à long terme sur la capacité de reproduction », soulignent-ils (cf. Bloqueurs de puberté : des données « insuffisantes »).
Face au manque de données sur les bloqueurs de puberté, plusieurs pays ont mis en place des restrictions ou des interdictions comme la Finlande, les Pays-Bas, la Norvège, la Suède et le Royaume-Uni (cf. Angleterre : le NHS met fin aux bloqueurs de puberté ; Genre aux USA : de nouvelles lois pour protéger les mineurs ; « Transidentification des mineurs » : des sénateurs LR lancent un cri d’alarme).
[1] Puberty Blocker and Aging Impact on Testicular Cell States and Function, Varshini Murugesh, Megan Ritting, Salem Salem, Syed Mohammed Musheer Aalam, Joaquin Garcia, Asma J Chattha, Yulian Zhao, David JHF Knapp, Guruprasad Kalthur, Candace F Granberg, Nagarajan Kannan, https://doi.org/10.1101/2024.03.23.586441 (27/03/2024)
Sources : Daily mail, James Reinl (05/04/2024) ; CNA, Kate Quinones (11/04/2024) ; Fox news, Melissa Rudy (11/04/2024)