Pour rendre un outil d’édition de gènes « plus précis et plus facile à contrôler », des ingénieurs de l’université Rice l’ont divisé en deux parties « qui ne se reconstituent que lorsqu’une troisième petite molécule est ajoutée », ce qui en fait un « interrupteur “marche/arrêt” » (cf. Edition épigénétique : un interrupteur « marche-arrêt » pour contrôler l’expression des gènes).
Le nouvel outil est conçu pour cibler l’adénine, l’un des quatre principaux éléments constitutifs de l’ADN [1]. Les chercheurs ont divisé l’éditeur de la base adénine en deux protéines distinctes qui restent inactives jusqu’à l’ajout de sirolimus [2]. Cette molécule activatrice est déjà utilisée comme médicament anticancéreux et immunosuppresseur.
« Lors de l’introduction de cette petite molécule, les deux fragments inactifs distincts de l’éditeur de base adénine se collent l’un à l’autre et s’activent », explique Hongzhi Zeng, auteur principal de l’étude. « Quand l’organisme métabolise la rapamycine, les deux fragments se séparent, ce qui désactive le système. »
Selon l’étude publiée dans Nature Communications [3], l’outil mis au point a donné de « bons résultats » à la fois dans des cultures de cellules humaines et chez des souris vivantes, où il a modifié avec précision une seule paire de bases sur un gène cible.
Par rapport à un éditeur classique, « notre version réduit l’ensemble des modifications hors cible de plus de 70% et augmente la précision des modifications sur cible » affirme Hongzhi Zeng. Selon lui, « cet outil a le potentiel de corriger près de la moitié des mutations ponctuelles responsables de maladies dans notre génome ».
[1] Avec la guanine, la cytosine, et la thymine
[2] Anciennement connu sous le nom de rapamycine.
[3] Hongzhi Zeng et al, A split and inducible adenine base editor for precise in vivo base editing, Nature Communications (2023). DOI: 10.1038/s41467-023-41331-5
Source : Phys.org, Silvia Cernea Clark, Rice University (21/09/2023) – Photo : PIxabay