Diagnostic prénatal non invasif: un comité de professionnels de la santé demande un débat institutionnel

Publié le 17 Fév, 2013
 

 Fin janvier, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF)  publiait un communiqué dans lequel il se déclarait favorable au diagnostic prénatal non invasif (DPNI) de la trisomie 21 (Cf Synthèse de presse Gènéthique du 29 janvier 2013). En réponse à ce communiqué,  le Dr Patrick Leblanc, coordinateur du Comité pour sauver la médecine prénatale (CSMP), qui regroupe plus d’un millier de professionnels de santé concernés par la grossesse, adresse une lettre ouverte au président du CNGOF, dans laquelle il “s’inquiète des dérives éthiques” de ce nouveau test et demande “un débat de fond sur [ce] sujet“.

 

 

Le Dr Patrick Leblanc interroge : “si la possibilité de détecter et d’étudier précocement l’ADN foetal circulant dans le sang maternel est un incontestable progrès technique qui va permettre de réduire le nombre d’amniocentèses […], est-il pour autant un progrès médical?“. En effet, précise-t-il, “qu’en est-il du progrès éthique quand le DPNI ne débouche toujours pas sur un traitement de la trisomie 21 [...]?”. Il prévient que “le résultat inéluctable [lié à l’utilisation de ce nouveau test] [sera] de dépister plus et plus tôt pour éliminer encore plus” les foetus atteints de trisomie 21. Résultat qui, souligne-t-il, amplifiera les pratiques et mentalités eugénistes  de la France, où actuellement, 96% des foetus diagnostiqués trisomiques sont éliminés.

 

Le coordinateur du CSMP déplore la manière dont l’information concernant ce nouveau test est présentée: “le test est présenté aux spécialistes, et bientôt aux femmes comme anodin (une banale prise de sang) avec résultat dans la période légale d’IVG” [interruption volontaire de grossesse]. Par conséquent, le journaliste précise que “la crainte du CSMP est que les patientes demandent une IVG au moindre doute suite à un DPNI, plutôt que d’attendre  une confirmation qui viendrait  plus tard au cours de la grossesse“. Le CSMP demande “un débat institutionnel pour savoir si la médecine peut approuver une technique qui ‘accentuera l’éradication des foetus porteurs de la trisomie 21’  […] Est-ce de la médecine de contribuer à considérer qu’un foetus diagnostiqué trisomique est voué à ne pas vivre?“.
 

 APM Internationnal (Damien Coulomb) 15/02/13 – Le Quotidien du Médecin 18/02/13 – CSMP

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