Dans les laboratoires de Google, les chercheurs du programme « Google Brain », semblent avoir été dépassés par leur création : Martin Abada et David G. Andersen ont en effet publié le résultat de leurs travaux dans un article sur la protection des messages cryptés entre « réseaux neuronaux ». Dans cet article, les deux chercheurs expliquent que « deux intelligences artificielles sont parvenues à communiquer » sans qu’un troisième « réseau neuronal » parvienne à « décrypter leurs messages ».
Nommées « Alice et Bob », les deux intelligences artificielles ont réussi à développer un algorithme leur permettant de se comprendre, sans qu’une troisième intelligence artificielle, nommée « Eve », ne les comprenne. Plus étonnant encore : le langage d’Alice et Bob n’a pas pu être déchiffré par les chercheurs de Google.
Ces derniers expliquent : « Nous n’avions pas défini d’algorithme de cryptage spécifique à ces deux réseaux neuronaux. […] Ils ont découvert des formes de cryptage et de décryptage, sans qu’on leur donne d’algorithmes dédiés à cet usage » (cf. L’intelligence artificielle mettra-t-elle la supériorité humaine en péril ?).
Il y a deux ans, le chercheur Stephen Hawking avait appelé la communauté scientifique à la prudence: « Une fois que les hommes auront développé l’intelligence artificielle, celle-ci décollera seule, et se redéfinira de plus en plus vite. […] Les humains, limités par une lente évolution biologique, ne pourront pas rivaliser et seront dépassés » (cf. Marianne Durano : Mettre en garde contre l’intelligence artificielle ne signifie pas en avoir peur).
Le Point, 08/11/2016.