De l’Europe jusqu’aux municipalités : l’avortement, une priorité ?

Publié le 21 Sep, 2023

Des députés européens ont débattu de la « santé reproductive et sexuelle » des femmes, mardi 19 septembre, au sein de la Commission des droits de la femme et de l’égalité des genres (FEMM). Une réunion en présence de militants qui a laissé une vaste place au sujet de l’avortement présenté comme un « droit fondamental ».

Birgit van Hout du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) a appelé à financer l’accès aux « droits sexuels et reproductifs » à travers le monde, quand Camila Gervais du Center for Reproductive Rights en Belgique estime que la Commission des Affaires constitutionnelles ne devrait pas « se cacher derrière des questions nationales quand il s’agit de changer les traités ». Elle juge en outre que la récente directive relative aux violences faites aux femmes sera un « immense pas » en matière de « droits reproductifs » (cf. Lutter contre les violences contre les femmes en promouvant l’avortement ?).

Priver les Etats membres de cette compétence nationale

Le député croate Predrag Fred Matic (Socialistes et Démocrates) a rappelé l’initiative qu’il a portée il y a deux ans (cf. Le Parlement européen adopte le rapport Matic), et réclamé des « normes européennes » en matière de « droit à l’avortement ». « Nous ne devrions plus dire qu’il s’agit d’une compétence nationale », estime-t-il (cf. Avortement : les évêques appellent l’Europe à respecter les limites de ses compétences). Il est rejoint par Gwendoline Delbos Corfield, eurodéputée française du Groupe des Verts Alliance libre européenne. « Les droits sexuels et reproductifs doivent devenir une compétence européenne », a-t-elle martelé, indiquant être dans un processus de « changement des traités » (cf. Le Parlement européen demande d’inscrire l’avortement parmi les « droits fondamentaux »).

Seule voix dissonante : celle de l’Espagnole Margarita de la Pisa Carrión, Groupe des Conservateurs et Réformistes européens . « Le progrès n’est pas compatible avec la négation du droit à la vie », a-t-elle fait valoir, appelant à arrêter cette « idéologie destructrice ».

Des actions tous azimuts

La volonté générale est claire : faire remonter l’avortement au rang des compétences de l’Union européenne afin de faire plier les quelques Etats encore réfractaires (cf. Avortement eugénique en Pologne : la CEDH déclare les plaintes irrecevables ; Avortement : le Parlement européen désavoue la Hongrie)

A la veille de la « Journée internationale de l’avortement », qui aura lieu le 28 septembre, deux jours après celle consacrée à la contraception, l’avortement est promu sur tous les fronts. Ainsi diverses municipalités de l’Hexagone lancent des initiatives sur le sujet (cf. Avortement et liberté d’expression : deux maires, deux choix). A Paris, des affiches qualifient l’avortement de « droit fondamental ». Ecrire une phrase en majuscules n’en fait pas une vérité (cf. Le « droit à l’avortement » n’est pas légitime « parce qu’une majorité d’individus ou d’Etats l’affirment »).

 

Photo : iStock

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