Cri d’alarme contre les « absurdités scientifiques » du Planning familial

Publié le 17 Avr, 2023

« La diffusion subventionnée de [..] contre-vérités scientifiques auprès d’adolescents en souffrance, en attente d’aide, est un véritable scandale ». Dans une tribune publiée par le journal le Point, un collectif d’intellectuels et de médecins[1] pousse un « cri d’alarme » et dénonce les dérives du Planning familial.

« Le dogme antiscientifique de l’intersectionnalité »

« C’est avec le plus grand sérieux que le Planning familial, organisme d’éducation populaire, nous assène des absurdités scientifiques » s’indignent les signataires de la tribune.

Campagne d’affichage montrant deux hommes et titrant : « au Planning, on sait que des hommes aussi peuvent être enceints » (cf. « Homme enceint » : la campagne du Planning familial reçoit le soutien du gouvernement), lexique trans présentant une liste de « termes à ne pas utiliser » parmi lesquels « mâle/femelle » ou « masculin/féminin ». C’est à partir de « ce dogme antiscientifique de l‘intersectionnalité » que le planning familial prétend « éduquer » les enfants et les jeunes.

« Nos enfants, nos adolescents sont en danger » alertent les signataires. L’adolescence est une « période critique, l’adolescent est fragilisé, en proie au doute », rappellent-ils. L’adolescent « recherche des appuis auprès de ses pairs, mais aussi auprès de sources diverses, malheureusement pas forcément fiables ou bien intentionnées » (cf. Genre : 140 médecins et intellectuels appellent à informer les jeunes objectivement).

« Danger pour la santé publique »

Les réseaux sociaux exploitent cette fragilité. Ils véhiculent des messages incitant les jeunes à changer de sexe (cf. Changement de sexe chez les enfants : « C’est comme si mon fils était sous emprise »). D’où la multiplication de demandes de transition dans les pays occidentaux, surtout chez les filles, depuis quelques années. Certains pays font marche arrière (cf. Genre : deux projets de loi pour protéger les mineurs américains), mais la France ne semble pas encore prendre conscience de « ce nouveau scandale sanitaire » (cf. Changement de sexe chez les enfants : « un des plus grands scandales sanitaire et éthique »).

« Comment peut-on laisser un organisme tel que le Planning familial se fourvoyer dans une politique qui est à l’opposé de sa vocation originelle ? » s’indignent les signataires. « Depuis 2018 et sa conversion à l’intersectionnalité, ce n’est plus une dérive mais un naufrage. Le Planning est devenu le refuge de militants transactivistes ». « Les formations du Planning familial constituent un danger pour la santé publique » déplorent-ils.

« Le Planning familial s’est disqualifié et ne devrait plus être autorisé à intervenir auprès des écoliers, des collégiens et des lycéens », « tout du moins tant que l’organisme ne pourra pas garantir la scientificité rigoureuse de ses propos » considèrent les signataires

À ce scandale social s’ajoute également un scandale financier selon le collectif d’intellectuels et de médecins. Le Planning est un organisme financé chaque année à hauteur de 2,8 millions d’euros par l’État et diverses collectivités rappellent-ils. « Il est urgent de conditionner les subventions du Planning familial au respect strict de ses orientations et finalités originelles » clament-ils.

 

[1] Liste des signataires :

Claudio Rubiliani  (physiologiste de la reproduction, docteur d’État et ancien inspecteur de l’Éducation nationale), Céline Masson (professeur des universités en psychopathologie clinique), Caroline Eliacheff (pédopsychiatre), Élisabeth Badinter (philosophe), Jean-François Braunstein (professeur émérite de philosophie à la Sorbonne), Nathalie Heinich (sociologue), Xavier-Laurent Salvador (maître de conférences HDR, président du LAIC), Pierre Vermeren (historien et président du conseil scientifique du LAIC), Pierre-André Taguieff, (philosophe et politiste, CNRS), Jean Szlamowicz (linguiste et professeur des universités), Claude Habib (professeur émérite de littérature), Marie-Jo Bonnet (historienne, féministe, écrivaine), Nicole Athea (gynécologue endocrinologue), Gérard Rabinovitch (philosophe, essayiste), Leonardo Orlando (docteur en science politique), Jean-Pierre Winter (psychanalyste, essayiste), Béatrice Guilbault Finet (enseignant chercheur), Caroline Valentin (avocat), Israël Nisand (professeur émérite de gynécologie obstétrique), François Richard (professeur émérite à l’université Paris Cité, psychanalyste membre formateur de la Société psychanalytique de Paris), Patrick De Neuter (professeur émérite de l’université de Louvain), Marianne Baudin (professeur émérite de psychopathologie), Nicole FARGES (psychologue, psychanalyste), Christian Godin (philosophe), Louise L. Lambrichs (écrivain), Nadia Geerts (militante laïque et auteur belge), Stanislas Korczynski (assistant spécialiste en psychiatrie au CPN Nancy), Catherine Jongen (thérapeute de couple et sexothérapeute), Caroline Calba (professeur agrégé), Robert Naeije (médecin, ancien professeur des universités), Maurice Berger (pédopsychiatre, ex-professeur associé de psychopathologie de l’enfant), Fadila Maaroufi (directrice de l’Observatoire des fondamentalismes à Bruxelles), Hala Oukili (journaliste), Paul Denis (neuropsychiatre, membre de la Société psychanalytique de Paris), Véronique Segonne (psychanalyste, ancienne attachée des hôpitaux de l’AP-HP), Michaël Saada (psychiatre, psychothérapeute), Jean-Marie Lacroix (professeur des universités ,microbiologiste), Monette Vacquin (psychanalyste), Nora Markman (psychanalyste-psychologue clinicienne), Sonia TIMSIT (psychiatre et psychanalyste), Anne-Laure Boch (neurochirurgien), Beryl Koener (pédopsychiatre, MD PhD), Isabelle Denys (gynécologue médical, praticien hospitalier hôpital de Valenciennes), Michel Bruno (psychologue-psychanalyste), Laurent Le Vaguerèse (psychiatre-psychanalyste), Celine Pina (journaliste), Guillaume Gillet (psychologue clinicien, psychothérapeute), Jacqueline Schaeffer (membre titulaire formateur honoraire de la Société psychanalytique de Paris), Fabienne Ankaoua (psychanalyste-dramaturge), Dominique Hof Mouzin (psychanalyste), Jean-Daniel Lalau (PU-PH au CHU d’Amiens, endocrinologie-nutrition), Marie-Laure Léandri (psychanalyste membre titulaire de la SPP), Annie Sugier (présidente de la Ligue du droit international des femmes), Anne Paulsen (pédiatre endocrinologue), Yana Grinshpun (maître de conférences en sciences du langage), Georges Lecoq (psychologue), Anne Verheggen-Lecoq (psychologue), Houria Abdelouahed (psychanalyste), Geneviève Bourdellon (psychiatre, psychanalyste, membre formateur de la SPP), Assaf Gérard Fitoussi (psychologue médical et psychanalyste), Olivier Halimi (psychologue, psychanalyste, Membre de la Société psychanalytique de Paris), Rhadija Lamrani Tissot (psychanalyste), Caroline Calba (professeur certifié et agrégé d’anglais), Christian Mosbah (psychiatre, psychanalyste), Monique Lauret (psychiatre, psychanalyste, Membre de la SPF), Anne Santagostini (psychiatre et psychanalyste), Catherine Jongen (thérapeute de couple et sexothérapeute) , Sophie Audugé (déléguée générale et porte-parole SOS Éducation), Kérel Proust (psychologue), Michel Tibayrenc (généticien, directeur de recherche émérite institut de recherche pour le développement), Irène Nigolian (psychiatre, psychanalyste), Anna Cognet (psychologue clinicienne), Laetitia Petit (MCF-HDR Aix-Marseille université), Dany-Robert Dufour (philosophe), Marie-Pierre Sicard Devillard (psychanalyste – SPF), Frédéric Jongen (philosophe, thérapeute de couples et sexothérapeute), Dominique A. Crestinu (gynécologue), J-Y Chagnon (psychologue et professeur des universités), Joseph Ciccolini (professeur de pharmacocinétique), Patrice Lévy (psychologue clinicien), Jean Marie Brohm (professeur émérite des universités), Brice Couturier (journaliste), Brigitte Letombe (gynécologue médicale), Georges Lecoq (psychologue), Ghada Hatem-Gantzer (praticien hospitalier médecin-chef de la Maison des Femmes), François Roudaut (professeur des universités), Gilbert Abergel (Comité Laïcité République), Mikhaïl Kostylev (journaliste), Emmanuelle Hénin, Renée Fregosi (philosophe et politologue), Gilles J. Guglielmi (professeur de droit public), Pierre-Henri Tavoillot (philosophe), André Tira (professeur de sciences économiques émérite), Michel Fichant (professeur émérite, Sorbonne Université), Albert Dojan (professeur d’anthropologie, université de Lille), Mireille Quivy (universitaire), Michel Messu (sociologue, professeur honoraire des universités), Alain Silvestre (médecin), Catherine Louveau (sociologue, professeure émérite), Guylain Chevrier (formateur et enseignant à l’université. Ancien travailleur social), Frank Muller (professeur des universités émérite), Catherine Louveau (sociologue, professeure émérite), François Vazeille (directeur de recherche émérite), Dominique Triaire (professeur émérite, université de Montpellier), Jean-François Mattei (médecin, anc. ministre de la Santé), Anne-Marie Le Pourhiet (professeur émérite de droit public) François Rastier (linguiste, directeur de recherche, CNRS), Vincent Tournier (maître de conférences de science politique), Michèle Tribalat (démographe), Aurélien Marq (haut fonctionnaire), Jean-Pierre Sakoun (Unité Laïque), Michèle Vianès (présidente de Regards de Femmes), Pascale Belot Fourcade (psychiatre), Sophie Dechêne (psychiatre infanto-juvénile), Luis Fernando Macias Garcia (professeur de sciences sociales et de philosophie), Ypomoni (collectif de parents d’ados en questionnement de genre), Liliane Kandel (sociologue et essayiste féministe), Sylvie Zucca (psychiatre), Didier Sicard (médecin, ancien chef de service de médecine interne), Gilles Falavigna (auteur), Patrick Miller (psychiatre et psychanalyste), Laurent Jolissaint (physicien, PhD), Fabien Ollier (directeur des éditions QS et de la revue Quel Sport ?)

Source : Le Point (16/04/2023)

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