Face à un taux de natalité parmi les plus bas du monde, avec 0,7 enfant par femme fin 2023, les autorités de Séoul proposent de subventionner la congélation des ovocytes (cf. Corée du Sud : forte hausse des traitements de la fertilité).
Pour Jeong, une Coréenne d’environ 40 ans, cette initiative lui permettrait de « ne plus se sentir “aussi anxieuse” d’être célibataire ou de risquer de ne pas avoir d’enfant ». « Maintenant que j’ai mes ovocytes congelés comme assurance, je peux prendre mon temps » pour trouver la « bonne personne » explique-t-elle.
Selon les experts, la proposition ne permettrait toutefois pas d’inverser le déclin démographique du pays. En effet, alors que la cryoconservation des gamètes est possible depuis le fin des années 1990 en Corée du Sud, peu de Coréens y ont recours. Seules les femmes atteintes d’un cancer, qui doivent subir un traitement pouvant les rendre stériles, congèlent leurs ovocytes. En outre, de nombreuses cliniques exigeant un certificat de mariage pour avoir recours à la procréation médicalement assistée, la mesure risque de ne bénéficier véritablement qu’aux femmes mariées. Or, en 2022, il y a eu 3,7 mariages pour 1 000 personnes en Corée du Sud.
A la place, Hyeyoung Woo, professeur de sociologie à l’université d’Etat de Portland, aux Etats-Unis, préconise d’encourager les mariages, ou la naissance d’un deuxième enfant, en instaurant des mesures d’aide au logement, d’aides fiscales, de garde d’enfants ou en favorisant les congés parentaux.
Source : AFP (16/02/2024) – Photo : Pixabay