A Fresno en Californie, 20 000 moustiques génétiquement modifiés vont être lâchés dans le but de réduire voire éradiquer une espèce : l’Aedes aegypti, porteur de nombreux virus tels que le virus Zika, la fièvre jaune, la dengue ou le Chikungunya.
D’après le communiqué de Verily, filiale d’Alphabet (maison mère de Google) spécialisée dans la recherche sur les sciences et la vie, « les moustiques tuent plus d’humains que tous les autres animaux réunis ». Une branche de l’entreprise Google a donc décidé de lutter contre la prolifération des moustiques Aedes aegypti.
Frédéric Jourdain, ingénieur au Centre national d’expertise sur les vecteurs de maladies (CNEV), explique que « le but de cette expérience est de modifier le patrimoine génétique des moustiques. On introduit un gène qui rend les moustiques dépendants à un antibiotique. Ces mâles sont porteurs du gène et lorsqu’ils s’accoupleront aux femelles, les larves développeront cette dépendance ». Sans ces antibiotiques, le moustique génétiquement modifié ne peut pas se développer et meurt.
L’agence de protection de l’environnement américaine surveille l’expérience de près et soutient que l’initiative est sans crainte. Frédéric Jourdain encourage cependant à rester prudent : « Si on arrive à supprimer une espèce, cela libèrera une niche écologique qui pourrait favoriser l’arrivée de nouveaux vecteurs ».
Le Point, Marie Raveau (19/07/2017)