Des moustiques génétiquement modifiés relâchés en Floride

Publié le 4 Mai, 2021

Aux Etats-Unis, dans les Keys en Floride, une société de biotechnologie a relâché cette semaine des moustiques génétiquement modifiés. L’objectif de cette expérimentation est de tester « une méthode permettant de supprimer les populations de moustiques sauvages Aedes aegypti, qui peuvent véhiculer des maladies telles que le Zika, la dengue, le chikungunya et la fièvre jaune ».

Des moustiques Aedes aegypti mâles ont été modifiés pour les rendre porteurs d’un gène transmissible à leur descendance « qui tue la progéniture féminine aux premiers stades larvaires ». Ainsi, l’expérience consiste à relâcher ces moustiques mâles génétiquement modifiés afin qu’ils s’accouplent avec la population de femelles sauvages, « responsables de la piqûre des proies et de la transmission des maladies ». Au fur et à mesure des générations et de la mort des femelles, le but visé est la diminution de la population d’Aedes aegypti qui représente aujourd’hui 4% des moustiques présents dans les Keys.

20 millions de moustiques OGM

Fin avril, les chercheurs de la société Oxitec, l’entreprise britannique à l’origine de ce projet, ont positionné des boîtes contenant des œufs de moustiques à six endroits, dans trois zones des Keys. Les premiers mâles devraient éclore « au cours des deux premières semaines de mai ». « Environ 12 000 mâles sortiront des boîtes chaque semaine au cours des 12 prochaines semaines », précise la société. Et, dans une deuxième phase, « plus tard cette année », « près de 20 millions de moustiques écloront sur une période d’environ 16 semaines ».

La population opposée au projet

Oxitec avait soumis son projet au département américain de l’agriculture (USDA) en mars 2010, mais s’est heurtée à de vives oppositions. Les résidents ont manifesté des craintes d’être piqués par ces moustiques modifiés, et de voir l’écosystème perturbé par leur introduction. En réponse, la société a mis en avant « la très faible probabilité que les moustiques femelles porteurs du gène létal puissent se reproduire ».

Des essais ont déjà été réalisés par Oxitec au Brésil, au Panama, aux îles Caïmans et en Malaisie. A l’issue de l’expérience en Floride, l’entreprise prévoit de présenter ses résultats à l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) afin qu’elle détermine « si Oxitec peut relâcher des moustiques à plus grande échelle aux États-Unis ».

 

Source : Nature, Emily Waltz (03/05/2021) – Photo : Pixabay / DR

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