Pour lutter contre le paludisme, des scientifiques de l’Imperial College de Londres ont conçu des moustiques génétiquement modifiés. Leurs travaux sont publiés dans la revue Science Advances du 21 septembre [1].
Les parasites du paludisme se développent durant 10 à 12 jours dans l’intestin du moustique, avant d’atteindre ses glandes salivaires et d’être transmis par piqûre à l’homme. Or, les moustiques Anophales gambiae, principaux porteurs du paludisme en Afrique, ne vivent généralement que 10 jours. L’objectif des chercheurs était donc de retarder le développement du parasite pour bloquer son cycle de transmission.
Une première équipe, dirigée par George Christophides, a introduit une modification génétique chez ces moustiques pour que leurs cellules intestinales sécrètent deux types de protéines qui retarderaient le développement du parasite. En laboratoire, la technique a considérablement réduit la propagation du parasite. Elle n’a pas été testée en conditions réelles mais des chercheur de l’Institute for disease modeling de la Fondation Bill et Melinda Gates ont travaillé à une modélisation publiée dans la même étude.
Enfin, l’équipe de Georges Christophides a conçu sa modification génétique pour qu’elle puisse être couplée avec le forçage génétique, dans le but de transmettre la modification antiparasitaire dans les populations de moustiques naturelles (cf. Forçage génétique : 16 associations appellent à son interdiction).
Un partenariat a été mis en place avec la Tanzanie pour y mener des essais en conditions réelles.
[1] Nikolai Windbuchler et George K. Christophides, Gene drive mosquitoes can aid malaria elimination by retarding Plasmodium sporogonic development (2022). DOI: 10.1126/sciadv.abo1733
Source : New Scientist, Michael Le Page (21/09/2022); Phys.org, Imperial College de Londres (21/09/2022)