Une étude, réalisée par l’équipe du Docteur Caroline Moreau dans le cadre du groupe Epipage de l’Inserm (1), analyse le risque de naissance prématurée associé à un avortement provoqué antérieur et en analyse les causes. Cette enquête a été réalisée en 1997 et répertorie les naissances prématurées des maternités de neuf régions françaises, représentant un tiers des naissances. En France, 60% des femmes qui avortent ont moins de 30 ans et la plupart d’entre elles souhaiteront un enfant après un ou plusieurs avortements. Quel sera leur avenir obstétrical ?
Augmentation de la prématurité
Le lien entre un avortement antérieur et la naissance prématurée est plus fréquent pour la très grande prématurité (entre 22 et 27 semaines de gestation) et le risque s’accroît avec le nombre d’IVG. Avant 28 semaines, la cause la plus fréquente est l’hémorragie (placenta praevia ou rupture du placenta), la rupture prématurée des membranes ou le travail idiopathique spontané. Après 28 semaines, la cause la plus fréquente de naissance prématurée est l’hypertension et le défaut de croissance du fœtus et le lien avec l’avortement n’est pas significatif.
Cette étude confirme les résultats d’enquêtes européennes antérieures qui suggéraient que les femmes ayant subi un avortement présentaient un risque plus élevé d’infection du liquide amniotique entraînant une rupture prématurée des membranes ainsi que des anomalies cervicales et utérines entraînant une naissance prématurée.
1– Previous induced abortions and the risk of very preterm delivery : results of the EPIPAGE study, BJOG 2005 Apr.; vol.112, p.430