L’étude Epipage-2[1] est parue jeudi dans le British Medical Journal. Elle pointe les difficultés neurodéveloppementales à 5 ans des enfants nés prématurés[2] : « À 5,5 ans, 35 % des enfants nés extrêmement prématurés (entre 24 et 26 semaines d’aménorrhée, SA) auront une trajectoire sans difficulté neurodéveloppementale, une proportion qui s’élève à 45 % pour les enfants nés entre 27 et 31 SA (grande prématurité) et à 55 % pour ceux nés entre 32 et 34 SA (moyenne prématurité) ». Le tableau est « contrasté », dépendant du degré de prématurité, comme le montre également ces chiffres : parmi les enfants nés extrêmement prématurés, 27% ont des difficultés sévères ou modérées (motrices, visuelles ou auditives ou déficiences intellectuelles), une proportion passant à 19% chez les grands prémas, à 12% chez les prémas modérés et à 5% dans le groupe de référence d’enfants nés à terme. Par ailleurs, quel que soit le degré de prématurité, un tiers « présentent des difficultés mineures qui ‘nécessitent cependant un soutien et une prise en charge adaptée pour éviter qu’elles ne retentissent sur le quotidien de l’enfant ou ses apprentissages’ »
L’étude note toutefois « d’importants progrès en termes de survie sans morbidité sévère à 2 ans », liés au « développement de la corticothérapie, la promotion de l’allaitement maternel, une ventilation moins invasive, une meilleure prise en compte des parents dans les soins et une meilleure préparation des familles avant la naissance ». Toutefois, « au-delà de la survie et des séquelles motrices plus graves », les chercheurs estiment qu’« il n’y a pas eu de progrès significatif ». Un constat qui plaide pour une amélioration dans l’accompagnement de ces enfants, qui représentent 55000 naissances chaque année.
[1] L’étude Epipage 1 avait porté sur les enfants nés en 1997
[2] L’étude a porté sur 3083 enfants nés en 2011.
Source : Le Quotidien du Médecin, Coline Garré (29/04/2021)