Les utilisateurs d’Alexa [1] font confiance à l’assistant vocal parce qu’ils le considèrent comme un secrétaire plutôt que comme une machine, selon une étude. Certains s’étaient montrés inquiets quant à la quantité de données collectées. Les critiques avaient mis en garde contre le risque de publicité ciblée et le fait que le système pourrait être une cible de choix pour les hackers.
Un « compagnon » plus qu’une machine
Des chercheurs des universités d’Oxford et de Stanford ont constaté que ses utilisateurs considéraient le système d’Amazon comme un « compagnon ». Lorsqu’ils en parlaient de manière positive, les usagers employaient des pronoms féminins pour faire référence à Alexa [2]. Quand ils en parlaient comme d’un produit d’Amazon, ils passaient au genre neutre [3].
« Cette utilisation instable des pronoms peut refléter la tentative des utilisateurs de séparer Alexa d’Amazon, estimant qu’Alexa est “suffisamment digne de confiance” tout en continuant à se méfier de sa société mère », analyse Ekaterina Hertog, professeur à l’université d’Oxford et auteur de l’étude parue dans la revue Convergence.
Une « résignation numérique »
Selon cette recherche, les utilisateurs ont recours à trois stratégies pour gérer leurs craintes et leurs doutes.
Tout d’abord, ils considèrent qu’Alexa a « une identité distincte de celle d’Amazon ». Ils voient l’appareil comme une « secrétaire féminisée », ce qui crée un « sentiment de sécurité autour de la technologie ».
Les détenteurs d’Alexa indiquent cependant fixer certaines limites en ne plaçant pas l’appareil dans des pièces qu’ils souhaitaient explicitement garder privées, ou en l’éteignant lors de conversations délicates. Mais les utilisateurs ont aussi « simplement accepté les problèmes liés aux données personnelles avec un sentiment de “résignation numérique” ».
[1] 200 millions de personnes à travers le monde possède ce dispositif
[2] She ou her
[3] It
Source : Daily mail, Jim Norton (10/10/2023)