Transplantation utérine : quel coût ?

Publié le 8 Avr, 2021

En Suède, dans le cadre d’un essai clinique lancé en 2013, neuf femmes ont donné naissance à un enfant suite à une greffe d’utérus. Premier pays à se lancer dans ce domaine, la Suède vient de mener une étude en économie de la santé pour déterminer le coût d’une telle transplantation. « Les chercheurs sont arrivés à une somme moyenne totale par greffe, aujourd’hui rapportée dans la revue Human Reproduction, de 74 564 euros en valeur monétaire actuelle. Ce chiffre comprend les coûts liés au bénéficiaire et au donateur », c’est-à-dire les examens de dépistage et les « traitements, comme la fécondation in vitro », les opérations sur le donneur et le receveur, ainsi que les coûts entrainés par la greffe dans les deux mois qui suivent sa réalisation, dont le congé maladie. Un chiffre proche de celui d’une greffe de rein à partir d’un donneur vivant, compare Mats Brännström, auteur principal de l’étude.

Les congés maladie (25,7%) étaient l’élément le plus important, suivi de l’hospitalisation postopératoire (17,8%), la chirurgie (17,1%), les examens préopératoires (15,7%), l’anesthésie (9,7%), les médicaments (7,8%), les tests postopératoires (4,0%) et la réadmission à l’hôpital (2,2 %).

Avec cette estimation, les chercheurs pourront évaluer « la rentabilité de l’intervention », et l’Etat pourra décider ou non d’inclure ces greffes dans les « soins de santé » remboursés. Toutefois la « rentabilité est généralement mesurée en termes de coût par année de vie ajustée sur la qualité gagnée (QALY), un critère qui combine les aspects économiques avec la longévité et la qualité de vie ». Or avec une greffe utérus, ces aspects ne sont pas tranchés : « Le gain QALY généré devrait-il inclure uniquement les chances pour la mère de tomber enceinte, d’accoucher et de devenir mère ? Ou le bénéfice de la naissance et de la survie d’un enfant pendant un certain nombre d’années, en ajoutant les QALY, doit-il également être inclus ? »

En outre, les Suédois ayant également développé une technique chirurgicale robotisée pour ces greffes, le coût pourrait être revu à la baisse (l’opération est moins lourde, le séjour à l’hôpital plus court et par conséquent le prix moins élevé).

Source : Medical Xpress, University of Gothenburg (07/04/2021)

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