Thaïlande : démantèlement d’un réseau de GPA illégale

Publié le 9 Fév, 2021

La Police thaïlandaise démantèle un réseau international de gestation pour autrui illégale, camouflé en entreprise de nettoyage. Dans ce pays d’Asie, la GPA n’est autorisée que pour les couples de nationalité thaïlandaise. Si l’un des deux n’est pas thaïlandais, ils doivent être mariés depuis au moins trois ans. Les différentes étapes doivent être réalisées dans une clinique agréée. Toute établissement médical impliqué dans la GPA illégale est « passible de sanctions sévères » dont le retrait de l’agrément. Selon le Dr Tares Krassanairawiwong, directeur général du Département de soutien aux services de santé, il existe 102 cliniques agrées en Thaïlande. Malgré ces précautions, la GPA illégale est très « populaire » en Thaïlande, explique le Dr Tares, « en raison de la préparation du pays en termes d’équipement médical et de personnel » (cf. Thaïlande : arrestations dans le cadre du démantèlement d’un réseau de GPA).

Ce réseau, prospère depuis plusieurs années, a été découvert lorsque plusieurs femmes n’ont pas pu remettre les bébés à leurs commanditaires à cause des restrictions liées à la pandémie actuelle. La police a perquisitionné dix lieux clé du réseau, dans Bangkok et ses environs. Dans un appartement, ils ont trouvé « deux nourrissons, âgés de six et huit mois, et deux Philippins embauchés pour s’occuper d’eux ». Les tests ADN ont montré que les parents étaient chinois. Ils ont également identifié une mère porteuse, hospitalisée à l’hôpital Ramathibodi après la naissance son bébé à quatre mois de grossesse, souffrants d’affections multiples « dont une hémorragie cérébrale ».

Le réseau recrutait les mères porteuses via les réseaux sociaux. Chacune était payée un peu plus de 500 000 bahts[1]. Inséminées au Cambodge, elles retournaient ensuite en Thaïlande jusqu’à l’accouchement. Enfin, elles apportaient elles-mêmes les bébés aux parents commanditaires à l’étranger. C’est cette dernière étape, impossible depuis un an, qui a alerté les autorités. Sous une étiquette d’entreprise de nettoyage, le réseau a ainsi fonctionné « pendant de nombreuses années ».

Pour le moment, la police a arrêté trois mandataires et quatre mères porteuses thaïlandaises. Les suspects ont à priori enfreint la loi sur la protection des enfants nés par technique de procréation médicalement assistée (loi BE 2558) et la loi contre la participation à la criminalité internationale organisée (loi BE 2556). Ils sont accusés « de collusion avec une association criminelle internationale, d’organisation de GPA commerciale illégale et de  publicité pour un service de courtier en GPA illégale ». Les médecins impliqués, eux, « font face à la fois à des poursuites professionnelles et judiciaires » selon le Dr Tares. Les accusés chinois, enfin, ont nié tout acte répréhensible, mais la police thaïlandaise assure avoir suffisamment de preuves à leur encontre.

 

Sources : Bangkok Post (06/02/2021) – CTN News (07/02/2021) ; Photo : Pixabay\DR

[1] Environ 13.800 Euros

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