En Colombie, de mauvaises raisons sont invoquées pour ouvrir le débat de l’euthanasie des mineurs

Publié le 8 Mar, 2018

En octobre 2017, la Cour Constitutionnelle colombienne a ouvert le débat sur l’euthanasie des mineurs en proposant une loi afin d’administrer « la mort dans la dignité, chez des enfants et adolescents porteurs de handicaps ou en phase terminale ». Selon la Cour, cette loi chercherait à éviter que les mineurs soient « victimes de traitements cruels et inhumains ».

 

Ce jugement vient d’être attaqué devant le Conseil d’Etat par l’avocat Jeison Aristizabal. Selon lui, ce n’est pas là  la vraie raison de cette règlementation. Jeison Aristizabal, élu « Héros de l’Année » par CNN en 2016 pour avoir surmonté les défis posés par sa paralysie cérébrale, a monté une association pour aider les enfants atteints d’un handicap en Colombie.

 

Il explique que cette proposition de loi est proposée en réponse à la pauvreté des familles ne pouvant prendre en charge le handicap de leur enfant. L’assurance santé de la famille d’un enfant handicapé en phase terminale ayant refusé une demande de soutien financier pour les soins médicaux de l’enfant, « les parents, impuissants, auraient déclaré à la compagnie d’assurances préférer voir leur enfant mourir, plutôt que de le voir souffrir à cause du manque d’aide à leur disposition ».

 

Pour Jeison Aristizabal, « le pays attendait de la part de la Cour un jugement allant dans le sens d’une amélioration du système de soins de santé », pas de « la mise en place de l’euthanasie des mineurs, ce qui  donne à l’euthanasie le statut de réponse optimale à un problème apparemment économique, risquant d’enliser le déploiement du système de santé ».

 

Lui-même se bat chaque jour pour que « le handicap ne puisse pas donner moins de valeur à la vie d’un enfant ». Atteint d’un handicap grave, il est devenu avocat et il est à la tête d’une organisation d’aide aux enfants handicapés. Par sa vie et son action, il montre  « que chaque personne, même handicapée, doit recevoir le droit de continuer à se battre pour sa vie ».

Institut Européen de Bioéthique (07/03/2018)

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