Grands prématurés : Une prise en charge à améliorer

Publié le 6 Juil, 2016

Le projet européen EPICE (Effective Perinatal Intensive Care in Europe), coordonné par l’Inserm, publie ses premiers résultats dans The British Medical Journal. Il met en évidence « la sous utilisation de quatre pratiques efficaces pour améliorer leur survie et leur santé à long terme », dans 11 pays européens.

 

Le projet EPICE a démarré en 2011, incluant tous les grands prématurés[1] de 19 régions de 11 pays de l’Union européenne[2]. L’objectif est « d’évaluer les pratiques médicales fondées sur les preuves apportées à ces enfants », qui représentent 1 à 2% de la totalité des naissances. Les enfants seront suivis jusqu’à l’âge de 5 ans.

 

Dans cette première étude, quatre pratiques médicales ont été analysées afin de mesurer leur impact sur la mortalité néonatale : le transfert des femmes enceintes dans des centres spécialisés, l’administration prénatal de corticostéroïdes (pour la maturation des poumons), la prévention de l’hypothermie, et l’administration de surfactant (substance essentielle à la fonction respiratoire, qui tapisse les alvéoles pulmonaires). Les conclusions ont « surpris » tous les pays concernés : « l’utilisation de chaque pratique prise individuellement est élevée » mais « seulement 58% des grands prématurés ont reçu la totalité des quatre pratiques recommandées ». Or « si chaque enfant avait reçu l’ensemble des quatre pratiques, la mortalité aurait été réduite de 18% ».

 

La France « ne fait pas mieux que ses voisins ». Le débat autour de la prise en charge de l’extrême prématurité (23-24 semaines de gestation) pourrait expliquer en partie les résultats obtenus. Jennifer Zeitlin, directrice de recherche Inserm et premier auteur de cette étude, précise que « d’autres pays ont adopté une politique systématique de prise en charge active à ces âges extrêmes. Ce n’est pas le cas en France et cette attitude pourrait contribuer de manière générale à retarder le moment d’intervenir, même pour des enfants plus matures ».

 

 

[1] Nés avant 32 semaines d’âge gestationnel (8ème mois de grossesse).

[2] Belgique, Danemark, Estonie, France, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Suède, Royaume-Uni.

 

Le Quotidien du Médecin, Dr Irène Drogou (7/07/2016); Inserm (6/07/2016)

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