Moustiques génétiquement modifiés : Prudence !

Publié le 8 Juin, 2016

Les Académies Américaines des Sciences ont publié un rapport concluant que « lâcher des moustiques génétiquement modifiés dans la nature pour combattre la propagation du paludisme, du Zika et d’autres infections transmises par ces insectes est prématurée », même si la technique est « prometteuse ».

 

Le « gene drive » consiste à modifier génétiquement les moustiques avec l’outil CRISPR-Cas9 et à disséminer ces gènes modifiés dans les populations de moustiques sauvages, pour les rendre résistants à une infection par le Plasmodium, le virus parasite du paludisme ou par les virus du Zika ou de la Dengue. Ainsi des modifications génétiques sont intentionnellement et rapidement disséminées dans l’ensemble d’une population de moustiques. Ce trait génétique est transmis d’une génération à l’autre et devient donc héréditaire (cf. Des moustiques génétiquement modifiés pour éradiquer le paludisme).

 

Cette technologie « a le potentiel de répondre à des problèmes environnementaux et de santé publique », mais nécessite « davantage de recherche en laboratoire et des essais dans la nature extrêmement contrôlés », estime le rapport. Elle aurait en effet des applications à la fois pour lutter contre le paludisme, le virus Zika ou celui de la dengue, et pour « altérer durablement des organismes destructeurs de récoltes ou porteurs de maladies ». Mais cette technique « pourrait aussi avoir des conséquences inattendues néfastes comme la perturbation d’autres espèces ou la création d’organismes invasifs nuisibles ultra résistants » (cf. Vaincre le paludisme à l’aide de CRISPR-Cas9 : Quel impact sur la biodiversité ?). En outre « les règlementations actuelles sont insuffisantes pour évaluer les risques et les effets potentiels sur l’environnement de cette nouvelle technologie ».

 

Le comité scientifique appelle donc à une collaboration entre les multiples champs de recherche concernés pour comprendre les conséquences scientifiques, éthiques et sociales du « gene-drive ».

 

AFP (9/06/2016)

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