Le texte autorisant la recherche sur l’embryon: suspens et protestation

Publié le 26 Mar, 2013

 Demain, jeudi 28 mars, l’Assemblée nationale examinera la proposition de loi des radicaux de gauche qui autorise la recherche sur l’embryon et les cellules souches embryonnaires. Seulement “deux ans après avoir décidé à l’issue de débats enflammés d’en rester à une interdiction avec dérogation“. Ce nouveau texte autoriserait par principe la recherche sur l’embryon à quatre conditions : un projet “scientifiquement pertinent“, présentant “une finalité médicale“, ne “pouvant être conduit qu’avec des embryons” et “respecter des garanties éthiques“. 

 

Plusieurs réactions sont à signaler. Monseigneur d’Ornellas, archevêque de Rennes, rappelle, dans Le Figaro “le primat de l’humain“: “l’embryon partage notre humanité. C’est pourquoi, nous devons le respecter et, en raison de son extrême vulnérabilité, le protéger“. 

 

Sur le plan politique, le président du groupe radical de gauche, M. Roger-Gérard Schwartzenberg, note avec anxiété “une avalenche d’amendements déposés notamment par l’UMP [qui] pourrait empêcher de conclure le débat parlementaire“. 
Jean-Christophe Lagarde, porte-parole du groupe UDI (Union des démocrates et indépendants) “en a appelé au gouvernement” pour que la proposition de loi soit rejetée. Il affirme que ce texte est “quelque chose de grave“, et souligne que “traditionnellement, chaque fois qu’il y a eu des lois de bioéthique, on a d’abord saisi le Comité national d’éthique. Dans ce cas précis, le comité n’a même pas été saisi (…). Nous en appelons au gouvernement pour que cette proposition soit rejetée“. Il a ajouté: “si le gouvernement veut faire évoluer la législation en ce domaine, il faut adopter la même méthode: on essaye d’abord de rassembler sur le sujet. Et ce n’est sûrement pas une proposition sans étude d’impact, sans l’avis du Comité d’éthique et qui, a fortiori, ne semble pas répondre aux besoins de la majorité des scientfiques, qui peut transformer la législation française dans ce domaine” a-t-il conclu. 

 

Le député Jean-Léonetti, ancien rapporteur de la loi de bioéthique de 2011 a lui aussi effectué une mise en garde: “Attention à ne pas céder au moins disant éthique au nom du mieux disant scientifique et de la performance. […] Ce n’est pas parce que certaines pratiques ont cours dans certains pays qu’on doit les autoriser chez nous“. 

 

Dernièrement, lors d’une conférence de presse, plusieurs députés avaient dénoncé l’absence de débat et une adoption du texte “en catimini” (Cf Synthèse de presse Gènéthique du 21 mars 2013). Ils expliquent “que cette loi n’est plus utile car les cellules iPS (reprogrammées) peuvent remplacer les cellules embryonnaires“. 

 

 AFP 26/03/2013 – La Croix 27/03/2013 – Romandie.com 26/03/2013 – Le Figaro (Monseigneur Pierre d’Ornellas) 27/03/2013

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