22 juin : journée nationale du don d’organes

Publié le 21 Juin, 2012

Le 22 juin a été déclarée "Journée nationale sur le don d’organes". Pour l’Agence de la Biomédecine, l’objectif de cette journée  est "d’aider le public à mieux connaître la greffe et d’inciter les personnes à dire leur position, quelle qu’elle soit, à leurs proches concernant le don après la mort". 
Selon la loi française, "tous les français sont présumés donneurs". Ainsi, lorsque les équipes hospitalières se trouvent en présence d’un donneur potentiel, elles "doivent obligatoirement s’assurer  de [sa] non-opposition avant d’entreprendre un prélèvement", en consultant le registre national des refus. Dans le cas où le nom du défunt ne figure pas sur ce registre, "elles doivent se tourner vers les proches pour vérifier sa volonté".    
En France, les donneurs peuvent être des personnes décédées mais "le prélèvement sur donneur vivant est une nouvelle voie pour pallier le manque de greffons".

Divers principes éthiques doivent être respectés lors d’un don d’organes. Un premier consiste à respecter la dignité du corps humain. A ce titre, certains soulignent que "l’un des risques […] présenté par le prélèvement d’organes, est de considérer le corps du donneur, mort ou vivant, comme un stock potentiel de pièces détachées, permettant de réparer un corps blessé, comme on le fait d’une machine en panne". Dominique Folscheid, philosophe, « dénonçait […] [ainsi] l’utilitarisme qui règne dans certains hôpitaux, et qui trop souvent préside au prélèvement d’organes".     
Un second est celui de la liberté du donneur car "la pression exercée par les hôpitaux qui recherchent les organes peut conduire à ne pas tenir compte [de l’avis du donneur]".  Si le principe selon lequel une personne est présumée donneuse si elle n’a pas explicitement fait part de son refus, peut être considéré comme "attentatoire à la liberté individuelle", en pratique, un avis est demandé à la famille.     
La liberté du donneur implique également que son propre consentement soit "éclairé". En effet, "le donneur doit être conscient des risques qu’il prend et des désagréments auxquels il s’expose". Ainsi, une donneuse explique qu’une fois que sa décision a été prise, elle a "dû passer devant un psychologue, le Comité d’éthique de l’Agence de la biomédecine et un juge". Elle ajoute, qu’ "on doit avoir l’assurance que le donneur n’a subit aucune pression  d’aucune sorte et ne le fait que par amour et altruisme".     
Une troisième condition doit être respectée, celle de "respecter la vie du donneur", particulièrement lors du "prélèvement d’organes vitaux (cœur, reins, foie, poumons)". Mais "le problème est de savoir quand on estime qu’une personne est morte". Si "la plupart des prélèvements ont lieu sur des patients en état de ‘mort encéphalique",  la définition de ce terme varie cependant d’un pays à l’autre  et "il n’y a pas de consensus scientifique".  En France, l’état de mort encéphalique existe, selon le Pr Puybasset (anesthésiste réanimateur à la Pitié-Salpétrière, Paris), lorsque "le cerveau est détruit jusqu’au bulbe, la partie qui dirige la ventilation [c’est-à-dire la ‘respiration’]". Il ajoute que les patients en état de mort encéphalique sont, en France, "maintenus en vie artificiellement".
 

Le Quotidien du Médecin (Stéphanie Hasendahl) 22/06/12 – Les Echos.fr (Catherine Ducruet) 21/06/12 – Famille chrétienne (Charles-Henri d’Andigné) 23/06/12 – Lefigaro.fr (Adélaïde Robert-Geraudel) 21/06/12 – Liberation.fr 22/06/12 – lepoint.fr (Anne Jeanblanc) 22/06/12

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