Vendredi 15 juin 2012, la Cour Suprême de Colombie-Britannique, une province à l’ouest du Canada, a déclaré inconstitutionnelle la loi canadienne qui interdit le suicide assisté. Cette décision autorise ainsi une femme, malade depuis trois ans d’une sclérose latérale amyotrophique (SLA) et âgée de 64 ans, à y avoir recours. Il a été précisé que cette décision n’a pas de "portée générale": seule la requérante peut en bénéficier.
Selon la juge, Lynn Smith, "la loi canadienne est discriminatoire" car "en pénalisant le suicide assistée, [elle] contrevient à la Charte des droits et libertés, qui garantie l’égalité entre les Canadiens". Elle ajoute que si "l’on applique la loi actuelle, les personnes valides auraient plus de droits que les invalides ou les personnes handicapées". Ainsi, les "personnes gravement malades, condamnées, invalides ou sur le point de le devenir mais […] lucides, pleinement informé[es], dénué[es]de doute, libres de toute forme de pression psychologiques, […] non diagnostiqué[e] comme dépressifs et qui demandent personnellement (pas via un tiers) le suicide assisté par un médecin, […][pourraient] garder le contrôle sur les derniers moments de leur vie".
Mais pour la Coalition de prévention de l’euthanasie, une "organisation qui s’oppose au suicide assisté", cette décision est "naïve, […] arguant que des débordements sont à prévoir".
Dans le même temps, le Gouvernement du Québec vient de créer "un comité de juristes experts, [pour se pencher] sur le cadre juridique du droit de l’aide médicale à mourir". Ce comité, qui s’inscrit dans le cadre des "recommandations de la Commission parlementaire [et] qui ouvrait la porte au suicide assisté et à l’euthanasie dans certaines conditions", a pour mission de rédiger un rapport qui "devrait mener au dépôt d’un projet de loi en 2013", comme "préconisé par la Commission Parlementaire".
La Croix 18/06/12 – romandie.com 15/06/12 – lapresse.ca (14/06/12) – quebec.hunffingtonpost.ca 14/06/12
