Peu d’efforts pour améliorer le don d’organes en France ?

Publié le 6 Déc, 2010

Sur Le Monde.fr, Yvanie Caillé publie un article au nom de Demain, la Greffe, groupe de réflexion sur le don et la greffe d’organes, affirmant que le législateur s’investit peu pour promouvoir l’accès à la greffe d’organes dans le projet de révision de la loi de bioéthique. Ce dernier n’autorise qu’une "micro-évolution" dans ce domaine avec l’autorisation des dons croisés d’organes, ce qui revient à considérer que la "pénurie" actuelle de greffons est "une fatalité". Or, ce postulat implicite est, pour Demain, la Greffe, à la fois faux et "moralement inacceptable".

La France possède "une des lois les plus restrictives au monde" dans le domaine du don et de la greffe d’organes. Si elle enregistre un taux honorable de prélèvement sur les donneurs décédés en état de mort encéphalique, cela ne permet pas de répondre aux besoins de la population qui nécessiteraient 11 000 greffons. Le groupe de réflexion indique que des pays ont vaincu cette "pénurie" dont les solutions sont aujourd’hui "connues et efficaces". Il conviendrait de développer deux autres sources de greffons :  les greffes rénales à partir de donneurs vivants et les prélèvements sur donneurs décédés suite à un arrêt cardiaque (cf. Synthèse de presse du 24/03/10).

En raison d’une "frilosité des politiques et d’une partie des professionnels" , le prélèvement sur donneurs décédés après un arrêt cardiaque est marginal en France et il "exclut les donneurs dont le décès résulte d’un arrêt des thérapeutiques actives – dans les conditions définies par la loi Leonetti". La France a également un retard important concernant la transplantation rénale à partir de donneurs vivants : l’année 2009 en a compté 223 contre 600 en Allemagne et 985 au Royaume-Uni.

En France, la proposition de ces sources de greffons provoque souvent l’agitation du "spectre de la marchandisation et du trafic d’organes". Pour Demain, la Greffe, le législateur s’abrite "derrière des alibis fantasmatiques et irrationnels pour prôner l’immobilisme",  et prive ainsi "sciemment des milliers de malades du seul traitement qui pourrait les sauver". Cette "indifférence coupable" constitue une "entorse manifeste aux grands principes que sont le droit à la santé et à la vie ainsi qu’au devoir de compassion qui devrait être celui d’une société solidaire et humaniste". Selon Demain, la Greffe, qui a adressé un courrier à l’Agence de la biomédecine, un peu de volonté politique et "une loi réellement adaptée aux évolutions médicales et sociétales" permettraient de vaincre la pénurie en quelques années en France.

Le Monde.fr 03/12/10

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