Production de greffons vasculaires

Publié le 16 Fév, 2011

Aux Etats-Unis, des chercheurs sont parvenus à produire des greffons vasculaires obtenus par génie tissulaire : leurs résultats ont été publiés dans Science Translational Medicine*. Ces greffons apparaissent comme une alternative prometteuse aux greffons vasculaires autologues ou synthétiques. Ces derniers sont souvent utilisés pour effectuer un pontage artériel périphérique ou coronarien en cas de maladie cardio-vasculaire.

Les nouveaux greffons obtenus ont des propriétés mécaniques semblables à celles des vaisseaux d’origine. Pour les produire, les chercheurs ont cultivé des cellules musculaires lisses, issues de donneurs cadavériques, sur un tube en polymère biodégradable, dans un bioréacteur. En se développant, ces cellules secrètent des protéines de matrice cellulaire, notamment du collagène, formant ainsi un tissu vasculaire biosynthétique. Les chercheurs ont ensuite débarrassé le tissu de ces cellules par des détergents (décellularisation), pour ne conserver que la matrice collagène. Celle-ci n’est pas immunogène, elle est utilisable chez tout type de receveur.

Ces greffons vasculaires ont été testés avec succès sur des modèles animaux : ils s’intégraient bien avec les vaisseaux natifs, ils sont peu sujets à l’infection, à la thrombose ou à l’obstruction. Pouvant être conservés pendant un an à 4° C, ils sont disponibles pour des implantations de greffons artérioveineux. Ils peuvent aussi être utilisés pour remplacer des vaisseaux de petit calibre. Shannon Dahl qui a participé à l’étude et co-fondatrice de la compagnie Humacyte, qui développe ces greffons, explique que "ce sont les premières veines créées par bioingénierie à partir de cellules humaines qui conservent leur solidité durant une conservation simple prolongée". Ces veines sont non seulement "disponibles lorsque le patient en a besoin, mais la capacité à produire un grand nombre de greffons à partir d’une banque cellulaire permettra de réduire les coûts de production, en comparaison des autres stratégies de médecine régénérative". A l’avenir, plus de 500 000 patients pourraient chaque année bénéficier de cette technologie. Les recherches sur les animaux ont montré que ces veines de petit et grand diamètres peuvent être "utilisées dans des procédures chirurgicale allant des hémodialyses pour les patients atteints d’insuffisances rénales à des pontages coronariens" précise Shannon Dahl, ajoutant que "sur la base de ces résultats encourageants, nous préparons des essais dans le cadre de l’hémodyalise". 

* Science Translational Medicine, "Readily Available Tissue-Engineered Vascular Grafts", Shannon L. M. Dahl, Alan P. Kypson, Jeffrey H. Lawson, Juliana L. Blum, Justin T. Strader, Yuling Li, Roberto J. Manson, William E. Tente, Louis DiBernardo, M. Taylor Hensley, Riley Carter, Tiare P. Williams, Heather L. Prichard, Margaret S. Dey, Keith G. Begelman and Laura E. Niklason, 02/02/11

Le Quotidien du médecin (Dr. Véronique Nguyen) 04/02/11 – Cyberpresse.ca 03/02/11

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