Le Réseau Environnement Santé (RES) vient de demander à ce que l’expertise de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) sur le PFOA (acide perfluorooctanoïque) soit refaite. L’Afssa avait en effet estimé que les risques liés à cette substance, employée notamment pour les poêles anti-adhésives, étaient raisonnables : "l’exposition du consommateur liée à des conditions réalistes d’utilisation" des poêles anti-adhésives est "600 fois inférieure à la dose journalière tolérable".
Pour André Cicolella, toxicologue et porte-parole du RES, "de nouvelles études scientifiques accréditent la nocivité pour l’homme de cette substance qui perturbe le système hormonal (…) Les hommes les plus imprégnés de perflurorés (PFOA et PFOS) (…) ont un taux de spermatozoïdes à peine supérieur au seuil de fertilité qu’on situe à 5 millions (par millilitre de sperme)", soit 2,5 fois moins que les hommes peu imprégnés.
On retrouve également le PFOA dans les ustensiles de cuisine, cosmétiques, emballages alimentaires, textiles imperméabilisés, mousses anti-incendies, etc. Il a été classé " à risque" pour l’enfant pendant la grossesse et " nocif par inhalation et par ingestion" par l’Union Européenne en 2006. Le Centre international de recherche contre le cancer l’a lui aussi listé dans les substances prioritaires à évaluer.
Libération (Eliane Patriarca) 06/10/09