Réactions après la révision des lois de bioéthique

Publié le 31 Jan, 2002

Alors que l’Assemblée Nationale a adopté en première lecture le projet de loi relatif à la bioéthique, l’hebdomadaire Famille Chrétienne nous livre les réactions du Père Patrick Verspieren, directeur du département d’éthique biomédicale du Centre Sèvres, ainsi que celles de Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme Lejeune.

Pour le Père Verspieren, les députés en adoptant le projet de loi ont « accepté que l’embryon humain soit traité comme un objet ». Il souligne que  « la réification de l’embryon humain, dont les capacités ne sont pas encore apparues ne peut qu’affaiblir l’obligation du respect de l’homme qui a perdu ces mêmes capacités. » Revenant sur la question du clonage thérapeutique, il souligne que son intérêt est aujourd’hui contesté par certains scientifiques. Argumentant contre le clonage reproductif, il estime « qu’il représenterait une prise de pouvoir sur l’enfant clone, bouleverserait l’ordre des générations et changerait radicalement le sens de la procréation ».

 

Le Père Verspieren dénonce l’attitude des hommes politiques qui évitent à ses yeux de se prononcer sur ce sujet et de prendre de véritables positions juridiques. Enfin, revenant sur la création de l’Agence de la procréation et de l’embryologie, il craint qu’elle soit non seulement un moyen de masquer l’importance des décisions prises mais également un moyen pour le Parlement de se défausser de ses responsabilités.

 

Quant à Jean-Marie Le Méné, il souligne que sous ses aspects apparemment rassurants ce projet de loi masque en réalité l’explosion des derniers verrous de l’éthique et un mépris de l’embryon. Revenant sur l’interdiction du clonage thérapeutique, il dénonce que celui ci soit motivé par des incertitudes techniques et non par le respect de l’embryon.

 

Par conséquent, il craint une autorisation prochaine du clonage thérapeutique et de fait du clonage reproductif. La recherche sur l ‘embryon est selon lui la décision la plus grave. En effet, au delà de l’autorisation donné à la recherche sur les embryons surnuméraires, le projet de loi stipule que la création d’embryons pour la recherche sera autorisée pour évaluer de nouvelles techniques de procréation médicalement assistée. De nouveau, cette faille laisse la porte ouverte au clonage qui sera le recours en cas d’insuffisance des techniques autorisées.

 

Enfin il souligne qu’avec la  création de Agence de la procréation et de l’embryologie, l’évolution de la bioéthique sera désormais confiée « à un petit groupe d’experts bien pensants » et du coup sera soustraite au débat.

Famille Chrétienne (Maryvonne Gasse) 02 au 08/02/01

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