En Italie, des chercheurs spécialistes de la procréation médicalement assistée viennent de lancer un débat : "les femmes pourraient bientôt avoir la possibilité de retarder leur ménopause – indéfiniment – en congelant leurs tissus ovariens et en attendant le bon moment pour se les faire greffer plus tard dans leur vie". Jusqu’à aujourd’hui, "cette technique expérimentale n’a globalement été utilisée que sur de jeunes patientes atteintes de cancers et risquant de devenir stériles à la suite de lourdes chimiothérapies". Après avoir effectué "plus de vingt congélations de tissus ovariens (i.e ayant débouché sur des naissances)", le Dr Gianluca Gennarelli a présenté cette technique au Congrès annuel de la Société européenne de reproduction et d’embryologie humaines. Elle a alors précisé que cette "méthode expérimentale devrait être ‘reconnue comme une pratique clinique courante susceptible d’être utilisée dans des cas appropriés’ ".
Cependant, la journaliste précise que "dépasser l’âge de la maternité prévue par la nature pourrait devenir bien plus émancipateur". En outre, elle s’interroge : "du point de vue de l’enfant, est-il juste de limiter ses chances d’être élevé par des parents encore vaillants, avant de devoir à son tour s’occuper de leurs soins gériatriques ? […] Comment des adolescents pourraient arriver à jongler entre les épreuves et les tribulations de la jeunesse quand la disponibilité autant physique qu’émotionnelle de leurs parents diminue à vue d’œil ?".
D’un point de vue sociétal, la journaliste ajoute : "si la greffe de tissus ovarien se généralise, on pourrait ne plus attendre 35 ans mais 55 ans et au-delà. Une telle évolution aurait un impact considérable sur la société en modifiant non seulement le moment où les gens décident de faire des enfants, mais quand ils se marient, leurs choix de carrière, leurs dépenses et leurs économies, leur départ à la retraite… les répercussions seront peut être infinies".
Slate.fr (Marcelle Friedman) 12/07/12