Des chercheurs de l’Institut Biomed de Los Angeles travaillent sur une pilule contraceptive masculine. Celle-ci vient de passer les tests de sécurité (étape de l’étude de phase I). Les données ont été présentées hier devant le congrès de la société américaine d’endocrinologie ENDO 2019. Il s’agit d’une pilule orale de 11β-MNTDC[1], qui une fois métabolisée en 11β-MNT[2] tend à réduire la production de gonadotrophine[3].
L’étude a porté sur 40 volontaires sains pendant 28 jours : 10 ont reçu un placébo, 14 ont reçu une dose quotidienne de 200 mg et 16 ont reçu une dose quotidienne de 400 mg. Au bout de 24 heures, les 30 hommes sous traitement avaient déjà une baisse significative de leur taux de testostérone, sans effet secondaire notable tel qu’une dysfonction érectile. Les taux de testostérone étaient tombés au même niveau que ceux d’un patient atteint de déficit androgénique, et même deux fois plus bas pour ceux qui avait pris la dose au cours d’un repas.
Les chercheurs ont tout de même précisé qu’ « une durée d’observation de 28 jours est trop faible pour observer une baisse effective de la production de spermatozoïdes, qui intervient normalement au bout de 60 à 90 jours de faible niveau d’hormone androgénique ».
Pour aller plus loin :
Des pistes vers la mise au point de contraceptifs masculins
La pilule masculine contraceptive, mythe ou réalité?
[1] 11β-methyl-19-nortestosterone 17β-dodecylcarbonate
[2] 11β-methyl-19-nortestosterone
[3] Une hormone qui contrôle la spermatogenèse
Le Quotidien du Médecin, Damien Coulomb (25/03/2019)