Alicia Chonn, une canadienne de 38 ans, est en procès contre le centre de fertilité Olive Fertility , qu’elle accuse d’avoir utilisé ses ovocytes sans son consentement pour réaliser une fécondation in vitro au profit de l’amie dont elle avait porté le premier enfant, comme mère porteuse.
En effet, huit mois après la naissance du bébé remis au couple commanditaire, elle reçoit un appel d’urgence de la clinique la pressant de donner son consentement pour une deuxième procédure. Une FIV a été réalisée à partir des ovocytes d’Alicia. Son amie est « sur la table, prête à recevoir l’embryon ». « Complétement dévastée et choquée », elle ne donne pas son accord. Cependant le transfert a lieu et, en août 2016, un deuxième garçon est né.
Selon l’avocat d’Alicia Chonn, la loi canadienne ne permet pas d’utiliser les cellules germinales d’un donneur « sans son accord écrit » : « Ils savaient que son consentement n’avait pas été donné et que cela était contraire à la loi sur la procréation assistée ». En outre, la plaignante accuse la clinique de faire du profit à son insu : au Canada les mères porteuses ne sont pas rémunérées pour leurs services alors que les cliniques de fertilité reçoivent de « très fortes sommes » des couples en demande d’enfants. « C’est tellement accablant. Parce que j’ai porté le premier enfant, maintenant on me présente une option que je ne savais même pas possible », explique-t-elle.
L’avocat a déclaré que la naissance du deuxième enfant avait eu des « conséquences émotionnelles et psychiatriques dévastatrices » sur Alicia qui a eu le « sentiment d’avoir été violée et utilisée ». Elle ne peut pas accepter qu’une autre femme ait « donné naissance à [son] fils ». Désormais étrangère au couple commanditaire, Alicia Chonn se dit incapable de revoir les deux garçons : « La réalité est que je ne les verrai peut être jamais. C’est quelque chose que je dois affronter tous les jours ».
CBC News Canada, Eric Rankin (30/11/2017)