Le Dr Jean-Luc Chagnon est accusé d’entrave à la liberté d’autrui dans le cadre de la loi du 4 mars 2002 pour avoir transfusé une patiente qui pourtant s’y était refusé.
“A la suite des complications de son accouchement” et face à la situation médicale jugée alarmante, la patiente est informée de la nécessité d’une transfusion sanguine. Mais, témoin de Jéhovah, elle s’y refuse.
N‘arrivant pas à la convaincre, le médecin et son équipe lui administrent “différentes alternatives thérapeutiques pour tempérer la situation“. Mais l’état de la jeune femme s’aggrave. Devant l’urgence vitale, et après avoir consulté “les responsables de l’établissement, diverses autorités extérieures dont la justice“, la décision est prise, en équipe, de transfuser la patiente le vendredi 23 août. Dès le lendemain, la famille porte plainte contre le médecin. Le lundi suivant, la jeune femme quitte l’hôpital en bonne santé avec son nourrisson.
Le Dr Deschoemaker explique que “le problème des Témoins de Jéhovah est évoqué lors d’un enseignement postuniversitaire de 3ème cycle”. Il en ressort qu’“il revient au praticien, en quelque sorte, de choisir son procès : la non-assistance à personne en danger ou soigner quelqu’un contre son gré”.
Après le vote de la loi du 4 mars 2002, la décision du tribunal fera jurisprudence.
Le Quotidien du Médecin 06 et 09/09/02 – Le Figaro 07/09/02