Dans un communiqué de presse publié le 11 octobre, l’autorité de santé de la région de Madrid a annoncé que les équipes de l’hôpital de la Paz avaient greffé un intestin à une petite fille de 13 mois après un « don en asystolie », état d’insuffisance cardiovasculaire. Il s’agit de la première greffe mondiale d’intestin dans ce cadre.
L’enfant, aujourd’hui âgée de 17 mois, avait reçu, à 1 mois, un diagnostic d’insuffisance intestinale car son intestin était trop court. Le greffon est issu d’un « donneur en fin de vie cardiaque ». Elle a, en outre, reçu un foie, un estomac, une rate et un pancréas. La plupart des organes transplantés proviennent de donneurs qui, en état de mort cérébrale, ont conservé un rythme cardiaque.
L’autorité de la région de Madrid a expliqué que la technique du « don en asystolie » permet « après la certification du décès, que les organes puissent être conservés avec la perfusion de sang oxygéné ». Ce système est connu sous le nom d’oxygénation par membrane extracorporelle (ECMO).
Cependant, cette technique était considérée comme non valide pour l’intestin en raison de la difficulté de préservation de l’organe. Après 3 ans de recherches et d’essais, les équipes de l’hôpital madrilène ont démontré la faisabilité de cette opération.
Selon les chiffres de l’observatoire mondial des dons et des greffes, l’Espagne demeurait en 2021 le « champion mondial » des greffes, avec 5% des dons d’organes dans le monde, alors qu’elle ne représente que 0,6% de la population du globe (cf. Dons d’organes en France : l’opposition augmente, les prélèvements Maastricht III aussi).
Sources : Reuters, David Latona (11/10/2022) ; Le Figaro avec AFP (12/10/2022)