Des chercheurs chinois ont développé une nouvelle technique de diagnostic préimplantatoire qui analyse la méthylation [1] de l’ADN. En utilisant cette méthode PIMS [2], le taux de naissances vivantes après une fécondation in vitro est passé de 30% à 72% [3]. Quelque 182 familles ont participé à l’étude, « le premier essai clinique de PIMS au monde » affirment les chercheurs, et 800 blastocystes ont été utilisés (cf. 40 ans du 1er bébé éprouvette : entre “puissance prométhéenne des chercheurs”, “ambitions mercantiles des industriels” et “exigences de certaines minorités”).
Cette recherche, dirigée par des chercheurs de l’Académie chinoise des sciences et de l’université de Shandong, a été publiée le 8 mai dans la revue Cell Research. Elle intervient dans un contexte où les autorités chinoises tentent de relancer la natalité (cf. Chine : de l’enfant unique à la prise en charge de la PMA).
Les scientifiques estiment que la mise en œuvre d’un tri des embryons basé sur la méthylation de l’ADN pourrait conduire à plus de 100 000 naissances supplémentaires par an en Chine. Et à « réduire de 10 000 le nombre de malformations congénitales, ce qui permettrait d’économiser des dizaines de milliards de yuans [4] chaque année ».
Selon les chercheurs, la technologie PIMS peut être utilisée pour dépister les troubles génétiques, comme la trisomie 21, et ceux de l’empreinte génomique[5]. Ces derniers concerneraient environ 0,2% de la population et « ne peuvent pas être détectés par le processus de dépistage actuel ».
[1] La méthylation de l’ADN est un processus biologique par lequel des groupes méthyle (CH3) sont ajoutés à la molécule d’ADN. Cette modification épigénétique de l’ADN peut influencer l’expression des gènes et « joue un rôle clé dans de nombreux processus biologiques » (Source : CNRS)
[2] preimplantation DNA methylation screening
[3] Selon les chercheurs, le taux passe à 50% avec un DPI « classique », et 72% avec le PIMS.
[4] 1 yuan = 0,13 euro environ
[5] Les maladies liées à des anomalies de l’empreinte parentale sont caractérisées par divers symptômes incluant des altérations de la croissance, des défauts endocriniens et un handicap mental (Source : CNRS)
Source : South China Morning Post, Echo Xie (19/05/2023)