Un « contrôle qualité » lors du développement de l’embryon ?

Publié le 22 Juin, 2023

Des scientifiques ont découvert « un type de cellule négligé qui s’autodétruit dans les jours qui suivent sa formation, dans le cadre d’un processus de contrôle de la qualité visant à protéger le fœtus en développement ». Ces travaux ont été publiés dans la revue PLoS Biology[1] par une équipe internationale.

Un nouveau type cellulaire ?

Nous sommes tous nés d’une seule cellule qui s’est divisée avant que les cellules formées ne se différencient pour former le placenta et l’embryon. En analysant l’activité génique de chaque cellule d’embryons âgés de 5 jours[2], les chercheurs ont découvert qu’environ un quart des cellules ne correspondaient à aucun des types cellulaires connus[3].

Ces « nouvelles » cellules contenaient des « transposons jeunes » ou « gènes sauteurs », c’est-à-dire des éléments d’ADN comportant des « erreurs » qui peuvent se copier et s’insérer à nouveau, « causant souvent des dommages au cours du processus ». Et, en effet, les « descendants » de ces cellules présentaient des lésions de l’ADN mais subissaient un processus de « mort cellulaire programmée »[4]. Un processus qui ressemble à « une forme de contrôle de la qualité », analysent les chercheurs : une sélection entre les cellules en faveur des « bonnes ».

Un « mécanisme de contrôle qualité »

« Si une cellule est endommagée par les gènes sauteurs – ou par toute autre erreur telle qu’un nombre insuffisant ou excessif de chromosomes -, l’embryon a tout intérêt à éliminer ces cellules et à ne pas les laisser s’intégrer dans le bébé en développement », explique le professeur Laurence Hurst de l’université de Bath (cf. Développement embryonnaire : un mécanisme d’autodestruction des cellules « défectueuses »).

A l’inverse, les données relatives aux cellules analysées ont montré que les cellules qui deviendront l’embryon, la masse cellulaire interne, ne contiennent pas de gènes sauteurs, mais expriment un gène semblable à un virus appelé virus endogène humain H. Un mécanisme qui contribue à supprimer les gènes sauteurs dans la masse cellulaire interne : « Nous utilisons nos anciens ennemis génétiques pour lutter contre les nouveaux ».

Selon les chercheurs, si le processus de « contrôle qualité » est « trop sensible », l’embryon dans son ensemble peut mourir. Ce qui pourrait expliquer pourquoi certaines mutations de notre système visant à détecter les « dommages » dans les embryons sont également associées à l’infertilité.

 

[1] Manvendra Singh et al, A new human embryonic cell type associated with activity of young transposable elements allows definition of the inner cell mass, PLOS Biology (2023). DOI: 10.1371/journal.pbio.3002162

[2] Ce qui veut dire que des embryons ont été détruits dans le cadre de cette recherche.

[3] Ceux qui vont conduire au placenta ou à l’embryon

[4] apoptose

Source : Phys.org, Vicky Just (20/06/2023)

Partager cet article

Synthèses de presse

Caroline du nord : une décision de justice en matière d’IVG s’aligne sur la FDA
/ IVG-IMG

Caroline du nord : une décision de justice en matière d’IVG s’aligne sur la FDA

En Caroline du nord, un juge fédéral a annulé le fait d’exiger que la mifépristone ne soit prescrite que par ...
PMA : légère augmentation du risque de leucémie
/ PMA-GPA

PMA : légère augmentation du risque de leucémie

Des scientifiques de l’Inserm ont constaté « une légère augmentation du risque de leucémie » chez les enfants conçus par PMA ...
IVG : le Danemark allonge les délais de 12 à 18 semaines
/ IVG-IMG

IVG : le Danemark allonge les délais de 12 à 18 semaines

Lundi, le Gouvernement danois a annoncé avoir conclu un accord avec quatre autres partis afin d’allonger le délai d’avortement de ...

Textes officiels

Fiches Pratiques

Bibliographie

Lettres