Des chercheurs britanniques de l’université de Newcastle auraient créé un embryon humain en mélangeant l’ADN de deux femmes et d’un homme, dans la perspective de prévenir la transmission de certaines maladies de la mère à l’enfant.
Cette première a été présentée à Londres la semaine dernière lors d’un débat à la Chambre des Lords mais n’a pas encore fait l’objet d’une publication.
La technique utilisée cherche à éviter le passage chez les enfants de mauvais gènes mitochondriaux, des gènes qui se trouvent à l’extérieur du noyau cellulaire dans un ovule normal. Les mitochondries représentent la source d’énergie de la cellule. Si elles sont endommagées, elles peuvent générer une série de maladies neuromusculaires, des maladies du foie, la surdité, des attaques ou la cécité.
Les chercheurs ont utilisé des embryons normaux créés in vitro à partir d’un homme et d’une femme, qui, elle, présentait des anomalies mitochondriales. Puis, ils ont injecté à l’intérieur de cet embryon, une partie du cytoplasme prélevé dans l’ovule d’une autre femme indemne de toute affection mitochondriale. Les embryons se sont développés pendant 5 jours et ont ensuite été détruits.
Patrick Chinnery, neurogénéticien qui a participé à l’étude, souligne qu’un bébé issu d’un tel embryon n’héritera que des caractéristiques de son père et de sa mère, et que les mitochondries transplantées n’auront aucun effet sur la personnalité ou l’apparence de l’enfant. Pour lui, le remplacement de mitochondries défectueuses pourrait devenir une opération de routine effectuée lors des fécondations in vitro. D’autres essais sont cependant nécessaires avant d’envisager un traitement chez l’homme.
Le Figaro 06/02/08 – Le Monde.fr 05/02/08 – Canadian Press 06/02/08 – BBC News 05/02/08 – Le Monde 08/02/08 – Le Quotidien du Médecin (Dr Guy Benzadon) 08/02/08