La HFEA[1], autorité de régulation en matière de fertilité au Royaume-Uni, a confirmé la naissance du premier bébé britannique conçu par la technique dite de la « FIV à trois parents », ou « don de mitochondries »[2] (cf. “FIV trois parents” : une technique controversée). Elle a précisé que le nombre total de naissances de ce type était « inférieur à cinq », se refusant à donner un chiffre précis pour des raisons de confidentialité.
Les embryons ainsi conçus sont dotés de trois ADN : celui du père biologique, celui de la mère biologique et celui de la « donneuse » de mitochondries [3]. L’objectif de cette procédure est de faire naître des enfants exempts de la maladie mitochondriale maternelle [4] (cf. Maladies mitochondriales : un éditeur de base prometteur ?).
La recherche sur cette technique a été lancée au Royaume-Uni par des médecins du Newcastle Fertility Centre. Elle avait finalement été autorisée par le Parlement en 2015, suite aux « progrès » effectués. La clinique de Newcastle est devenue le premier et le seul centre national autorisé à la pratiquer, les premières FIV de ce type ayant été approuvées en 2018 [5] (cf. Royaume-Uni : Premières FIV à trois parents). C’est la HFEA qui donne son feu vert « au cas par cas ». Elle l’a fait pour « au moins 30 cas ».
Des recherches récentes ont montré que, parfois, « un nombre infime de mitochondries anormales » qui sont « inévitablement » transmises à l’embryon se multiplient lors du développement dans l’utérus. Ce qui peut être à l’origine d’une maladie chez l’enfant (cf. FIV à trois parents : l’ADN mitochondrial transmis malgré tout ?).
La FIV à trois parents « n’en est qu’à ses débuts et la HFEA continue d’examiner les développements cliniques et scientifiques », a déclaré Peter Thompson, directeur général de la HFEA (cf. Quatre FIV à trois parents en attente aux Etats-Unis : des scientifiques veulent faire pression).
[1] Human Fertilisation and Embryology Authority
[2] Les mitochondries fournissent l’énergie aux cellules qui composent notre organisme.
[3] « Environ 37 gènes » proviennent de la donneuse
[4] « Environ un bébé sur 6 000 est atteint d’une maladie mitochondriale »
[5] Différentes techniques sont possibles. Celle pratiquée à Newcastle consiste à réaliser une fécondation in vitro avec le spermatozoïde et l’ovocyte du père et de la mère ; l’embryon obtenu subit ensuite une autre manipulation : son ADN nucléaire est retiré et placé dans l’ovocyte d’une donneuse dont le noyau a été préalablement enlevé. Un porte-parole du Newcastle Hospitals NHS Foundation Trust et de l’université de Newcastle a déclaré que des publications académiques ont été soumises et passent actuellement par le processus d’évaluation scientifique par les pairs.
Source : The Guardian, Ian Sample (09/05/2023) – Photo : iStock