Deux essais récents sur la paralysie cérébrale et l’insuffisance cardiaque (cf. Des cellules souches de cordon ombilical pour traiter l’insuffisance cardiaque ?) révèlent le potentiel important des cellules souches de sang de cordon pour réparer ou régénérer certains tissus du corps humain.
Un traitement expérimental à base de cellules souches pour la paralysie cérébrale
Souffrant de paralysie cérébrale, Charlotte, jeune australienne âgée de 2 ans, a bénéficié d’un essai clinique à base de cellules de sang de cordon ombilical, mené par le Murdoch Children’s Research Institute. Alors qu’elle « ne pouvait pas tenir une bouteille d’eau ou un stylo, parler et devait encore faire ses premiers pas », cet essai a eu l’effet d’un « interrupteur [qui] s’est allumé » selon les mots de sa maman, Laura West. En effet, après avoir reçu les cellules de sang de cordon collectées après le deuxième accouchement de Laura, Charlotte qui avait « toujours été nourrie par sonde » peut maintenant boire au biberon. En outre, « elle est passée du stade où elle était soutenue par des oreillers à celui où elle s’asseyait, se tenait debout et courait »
Le programme Cell Care a été testé sur douze enfants de 1 à 16 ans. « La plupart des participants » ont montré des progrès, mais les plus grandes améliorations ont été constatées « chez les enfants qui n’avaient pas encore atteint 90% de leur potentiel global de motricité ». Ce qui suggère que « l’intervention peut être plus efficace dans les premières années de la vie », explique le Dr Kylie Crompton du Murdoch Chirldren’s Research Institute.
« Un seul effet indésirable grave » a été signalé, et six participants ont présenté des « effets indésirables mineurs ». Tous les effets indésirables ont pu être traités « efficacement » à l’hôpital. « Bien qu’il n’y ait pas de remède contre la paralysie cérébrale, les cellules du sang de cordon ont le potentiel d’améliorer les lésions cérébrales et la fonction motrice globale en raison de leur capacité à activer les processus de réparation et à régénérer certains tissus du corps humain », souligne le Dr Kylie Crompton. Ces recherches ont été publiées dans la revue Cytotherapy[1].
Un traitement expérimental à base de cellules souches pour l’insuffisance cardiaque
En Allemagne, une autre étude a été menée sur des patients souffrant d’hypertension artérielle pulmonaire. Dans ce cadre, une petite fille âgée de 3 ans a reçu un traitement expérimental à base de cellules souches issues du cordon ombilical de sa sœur (cf. Des parents autorisés à conserver le cordon ombilical de leur bébé à des fins thérapeutiques, une première en France). La malformation des vaisseaux sanguins de ses poumons entraînait une insuffisance cardiaque qui ne lui donnait plus qu’un an à vivre.
Georges Hansmann, de la faculté de médecine de Hanovre et ses collègues, ont cultivé les cellules souches du cordon de sa sœur dans un liquide nutritif dans lequel elles ont libéré des substances biochimiques. Le liquide, renouvelé à plusieurs reprises, a été conservé. Lorsque la quantité a été suffisante, la petite fille a été perfusée pendant six mois.
Elle, qui était auparavant essoufflée au repos et ne pouvait marcher que lentement, n’a plus aucune gêne. Elle a également « grandi de 10 centimètres » en trois mois, après une année sans grandir ni prendre de poids. La petite fille est aujourd’hui âgée de 6 ans, alors que les médecins avaient recommandé une greffe pulmonaire. Les résultats ont été publiés dans la revue Nature Cardiovascular Research[2].
[1] Kylie Crompton et al, Safety of sibling cord blood cell infusion for children with cerebral palsy, Cytotherapy (2022). DOI: 10.1016/j.jcyt.2022.01.003
[2] Georg Hansmann et al, Human umbilical cord mesenchymal stem cell-derived treatment of severe pulmonary arterial hypertension, Nature Cardiovascular Research (2022). DOI: 10.1038/s44161-022-00083-z
Sources : Medical Xpress, Murdoch Chirldren’s Research Institute (09/06/22) ; New Scientist, Clare Wilson (09/06/22)