Une équipe de chercheurs a mis au point une « nouvelle méthode de reprogrammation des cellules humaines afin de mieux imiter les cellules souches embryonnaires ». Leur étude a été publiée dans Nature [1].
Supprimer la mémoire épigénétique
La capacité de reprogrammer artificiellement des cellules somatiques humaines, telles que les cellules de la peau, en cellules souches pluripotentes induites (iPS) a permis de produire un « nombre pratiquement illimité » de cellules semblables aux cellules embryonnaires (CSE). Les applications sont « très répandues dans la modélisation des maladies, le criblage de médicaments et les thérapies cellulaires » (cf. Les cellules iPS, alliées des chercheurs).
« Toutefois le processus de reprogrammation conventionnel pose un problème persistant, explique le professeur Ryan Lister du Harry Perkins Institute of Medical Research : les cellules iPS peuvent conserver une mémoire épigénétique de leur état somatique d’origine, ainsi que d’autres anomalies épigénétiques. » Ce qui peut « créer des différences fonctionnelles entre les cellules iPS et les cellules souches embryonnaires qu’elles sont censées imiter, et les cellules spécialisées qui en sont dérivées par la suite », affirme-t-il.
Des cellules iPS plus efficaces
La méthode mise au point par les chercheurs, appelée « reprogrammation par traitement transitoire naïf »[2] (TNT), « imite la réinitialisation de l’épigénome d’une cellule qui se produit au tout début du développement embryonnaire », indique le professeur Jose Polo, du Monash Biomedicine Discovery Institute. « Cela réduit considérablement les différences entre les cellules iPS et les CSE et maximise l’efficacité de l’application des cellules iPS humaines », affirme le chercheur. Ces cellules TNT-iPS se différencient « en de nombreuses autres cellules », mieux que les cellules iPS générées par la méthode standard, soutient quant à lui le Dr Daniel Poppe, biologiste cellulaire au Harry Perkins Institute.
« Les mécanismes moléculaires précis qui sous-tendent les aberrations de l’épigénome des iPS et leur correction ne sont pas entièrement connus », tempère toutefois le Pr Polo. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour les comprendre, souligne-t-il.
[1] Ryan Lister, Transient naive reprogramming corrects hiPS cells functionally and epigenetically, Nature (2023). DOI: 10.1038/s41586-023-06424-7
[2] transient-naïve-treatment
Source : Phys.org, Monash University (16/08/2023) – Photo : Pixabay