Une équipe internationale de chercheurs dirigée par le professeur Jose Polo vient de publier une découverte inattendue faite alors qu’ils travaillaient sur la reprogrammation des cellules adultes en cellules iPS : « notre objectif était de comprendre les rouages de la fabrication des iPS, explique le docteur Xiaodong Liu. En cours de route, nous avons également découvert comment fabriquer des iTS », cellules souches trophoblastiques qui conduisent à la formation du placenta.
Ces travaux sont publiés dans la revue Nature. « Jusqu’ici, on pouvait obtenir en laboratoire toutes les cellules de l’embryon humain, mais pas celles des tissus qui l’entourent – appelé trophoblaste, qui deviendra le placenta chez le fœtus » commente Afsaneh Gaillard, directrice de recherche à l’université de Poitiers. Au moment de la fécondation, les cellules souches totipotentes qui composent l’embryon zygote se divisent en deux catégories : les cellules souches embryonnaires, cellules pluripotentes qui peuvent se différencier en « n’importe quelle cellule de l’organisme » mais ne peuvent générer un nouvel organisme à elles seules, et les cellules souches trophoblastiques, qui conduiront à la formation du placenta. Ce sont ces dernières cellules que les chercheurs peuvent désormais obtenir en laboratoire, via l’injection dans des cellules adultes de « molécules activatrices de certains gènes spécifiques ».
Cette découverte ouvre la voie à de nouvelles recherches sur les complications de grossesse comme la pré éclampsie et le retard de croissance intra-utérin.
Source : Liu, X., Tan, J.P., Schröder, J. et al. Modelling human blastocysts by reprogramming fibroblasts into iBlastoids. Nature 591, 627–632 (2021). https://doi.org/10.1038/s41586-021-03372-y