Une étude menée auprès de 306 proches aidants québécois révèle que « 91 % d’entre eux croient qu’une personne inapte […] devrait avoir droit à l’aide médicale à mourir si le patient a fait une demande anticipée écrite alors qu’elle était pleinement consciente ». Notamment pour les maladies telles que l’Alzheimer au « stade terminal »[1].
Avocat spécialisé en droit médical, Jean-Pierre Ménard estime que la loi doit assurer « qu’aucune personne vulnérable n’obtienne l’aide médicale à mourir, sans qu’elle ne l’ait fermement demandée ». Or, dans le cas d’une personne « qui ne peut plus exprimer sa volonté », « il n’y a aucun moyen de vérifier si elle aurait maintenu l’idée ». Pour lui, cette étude met en lumière « les déficiences du système de santé ». En témoigne Sabrina Lacoste, 21 ans, proche aidante pendant 5 ans auprès de son père atteint d’Alzheimer et d’un cancer, décédé en mai dernier : « Si j’avais la maladie d’Alzheimer, je choisirais l’aide médicale à mourir. Pas seulement parce que j’ai vu mon père souffrir et que je ne veux pas vivre cette souffrance, mais aussi à cause des problèmes que j’ai pu constater dans le système de santé ».
Le ministre de la Santé québécois, Gaétan Barrette, a lancé en mai dernier « une réflexion pour étendre l’aide médicale à mourir ».
[1] « Le stade terminal est décrit comme celui où le médecin estime qu’il ne reste que quelques semaines à vivre. La patiente manifeste de la souffrance que l’équipe soignante n’arrive pas à contrôler », professeur Gina Bravo, de l’Université de Sherbrooke et chercheuse au CIUSSS de l’Estrie.
Source : Journal Metro, Dominique Cambron-Goulet (21/09/2017) ; TVA Nouvelles, Harold Gagné (21/09/2017)